• L'animus-tornade

    Je suis dans une pièce avec mon compagnon, cela pourrait être une chambre, plutôt en désordre.  

    Nous sommes inquiets et pressentons que quelque chose de déplaisant va se produire. 

    Cela se produit, une tornade pénètre dans la pièce et chamboule tout, mais surtout cherche à fermer la porte et à nous enfermer.
    Je sais que cette tornade, c'est une personne, mais elle est invisible. 

    Nous nous défendons, nous lançons des objets contre la tornade, mais surtout nous mettons des objets ( un panier, des chaussures.....) pour empêcher que la porte ne se referme et ne nous enferme. 

    Cela réussit, nous pouvons nous enfuir et retournons dans une chambre assez semblable à celle que nous venons de quitter, mais c'est chez nous et on y est tranquille. 

    Mon compagnon et moi-même décidons d'y retourner et de nous confronter à cette personne, quelque soit sa forme. 

    Nous entrons dans la pièce et la personne-tornade entre. Cette fois c'est un homme, il nous parle et dit qu'il va nous enfermer, mais nous n'avons pas peur, nous sommes prêts.
    La porte se ferme, mais c'était attendu.
    Nous regardons autour de nous, trois des murs sont en verre, on y voit clairement au travers et je sens des courants d'air. 

    Je m'aperçois que ce n'est pas hermétique, qu'il y a des passages par où l'air s'engouffre et lorsque je touche le verre des murs, il se casse immédiatement.
    Je constate que si je ramasse les morceaux de verre je parviens aisément à reconstituer le mur. 

    Mon compagnon me dit alors qu'il souhaiterait créer son entreprise et que pour ça il a besoin d'emprunter de l'argent.
    Il pense que le type qui cherchait à nous enfermer pourrait nous en prêter. 

    A ce moment là, la l'homme-tornade entre, il est dédoublé, il est un homme sympa et un homme inquiétant. 

    Je les engueule par rapport à tout ce qu'ils ont fait mais mon compagnon me dit de calmer le jeu et de ne pas les braquer, et je suis son conseil. 

    Mon compagnon explique son projet d'entreprise et déclare qu'il a besoin de 15 000€. 

    Le double "gentil" dit ok, pas de problème, il sort son chéquier et fait un chèque de 15 000€ qu'il donne à mon compagnon.


      

    La personne qui rêve est déjà en analyse depuis plusieurs mois.
     
     

    Le lieu où se passe l’action est ambivalent. 

    Il est un refuge où elle se sent « chez elle », tranquille avec son compagnon mais il est aussi un champ de bataille où s’opère la confrontation aux effets du trauma. 

      

    Le refuge est la part d’elle-même que la thérapie a déjà réconciliée et réunifiée. Elle y est en paix avec son homme intérieur, et au-delà d’être en paix leur collaboration est visiblement dynamique.  

      

    Une des demandes de la rêveuse, lors de nos premières entrevues, était de trouver des réponses à ses angoisses envahissantes d’origine inconnue. 

      

    La tornade est justement une expression typique de cette sensation d’être exposé à un phénomène destructeur sans avoir la conscience de ce qu’il est.
    De plus, savoir être menacé sans pouvoir nommer cette menace aggrave l’anxiété.
     

      

    Le fait même de vouloir consulter marque la volonté de réagir, de ne plus rester prisonnière de l’inertie induite par les angoisses. 

    Cette combativité se manifeste dans le rêve par la défense très agressive contre la tornade, les jets de chaussures contrent l’avancée de la violence et le panier s’oppose à ses buts. 

      

    ( Dans tous les cas, la violence n’est jamais qu’un moyen, le but est la destruction ) 

      

    Il est à noter que les chaussures et le panier marquent la collaboration de deux principes complémentaires. 

    Les chaussures sont ce qui nous relie au sol ( les pieds sur terre ) et symbolisent ici la raison. Elles sont aussi ce par quoi on avance et marquent ici la volonté en action et plus généralement, la masculinité. 

    Le panier, par sa forme creuse représente le principe féminin. 

    D'un coté, le principe actif en la rêveuse ( l’animus ) inspire la force et la volonté de combattre; quand au principe féminin, il détecte intuitivement où il doit intervenir pour contrarier le but. 

      

    Pour autant, la rêveuse ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. 

    Elle a pris goût à la lutte, sa science du combat s’étoffe, elle a accumulé de la confiance en elle. Elle sait se replier pour reprendre des forces, elle fait de la stratégie, les reculs momentanés ne sont plus vécus comme des défaites. 

      

    Dès lors que la rêveuse n’est plus dans la fuite, l'origine du phénomène se dévoile. 

    En l’occurrence, il s’agit de son animus malade qui se montre tel qu'il est. 


    A un moment de l’historique familial, la lignée féminine a été victime d’une violence masculine quelconque.
    La réponse et la compensation de cette violence n’a pas alors été portée contre l’agresseur en tant qu’individu mais contre l’homme en tant que genre.
     

    Le masculin étant alors vu comme maléfique, hostile et dangereux. 

    Celui-ci, pour autant, est une composante naturelle du psychisme féminin et y apparaît forcément, avec les troubles qui en découlent.

      

    D'une manière générale, c'est prioritairement l'historique et les évènements personnels qui sont considérés, mais à ce stade il n'est apparu aucune violence objective directe ou indirecte, c'est pour cette raison que l'hypothèse transgénérationnelle est évoquée.

      

     

    Le travail de conscience et d’identification des problèmes amène des améliorations : 

    La tornade est dévoilée et désormais personnifiée en homme dangereux ; 

    Les chaussures ont été intégrées, ce supplément de raison et de volonté ont désormais rejoint la partie guérie et font augmenter sa force et son influence; 

    Le panier est lui intégré sous forme de confiance en soi. 

      

    La rêveuse ne craint plus l’homme-tornade, il a perdu de sa toute-puissance et de son pouvoir anxiogène, elle sait qu’il a des failles et accepte le défi de l’enfermement pour mieux le démonter de l’intérieur. 

      

    Il y a des failles, des courant d’air et elle voit au travers des stratagèmes de la mécanique mal traitante. 

      

    Elle peut briser comme reconstruire les murs de verre, c'est-à-dire que tout dépend d’elle, c’est elle qui a le pouvoir d’échapper à l’enfermement ou de participer à le reconstruire, selon ses choix et selon les orientations de son attitude intérieure. 

      

    A ce moment du rêve, l'inspiration vient de l’homme intérieur.

    Il veut créer son entreprise. 

    En d’autres termes, il veut devenir autonome, en d’autres termes encore, il veut sortir de l’aliénation et de la soumission au trauma et réaliser son potentiel personnel, mais pour cela, il a besoin de force vitale ( 15 000€ ). 

      

    Le fait que la rêveuse reproche à son compagnon de « négocier » marque un comportement anxiogène résiduel, mais qui ne résiste pas à la dynamique  

      

    La force vitale, les 15 000€, sont à prendre là où ils sont retenus prisonniers. 

      

    En réponse à la démarche volontaire de la rêveuse, une part de l’animus malade est métamorphosée par la conscience.

    Cette part vient rejoindre avec sa force vitale de 15 000€ les forces grandissantes de la rêveuse. 

      

    Ce rêve conclus à une nouvelle étape de réduction du trauma et à un encouragement à la rêveuse de poursuivre sur cette voie. 

      

    G.B 

          


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :