• Le rêve que nous allons analyser est celui de Louise, une petite fille de 11 ans, ou tout au moins qui avait 11 ans lorsque le rêve m’a été confié. Les parents qui me l’avaient présentée pour des raisons inutiles de préciser ici ont accepté de participer à un travail familial et c’est après une dizaine de séances que ce rêve est survenu.

     Louise voyait une île sur la mer où se trouvait un jardinier.

     L’île était partagée en deux : d’un côté se trouvaient des palmiers, de l’autre des sapins.

     Louise se retrouve sur l’île à côté du jardinier et une nuée noire de canards approche soudain de l’île.

     Louise et le jardinier se réfugient sur un palmier mais ne peuvent ensuite ni monter ni descendre car les canards noirs bloquent le haut et le bas.

     Puis au loin s’approche une immense raie volante dans le ciel et qui s’arrête à hauteur du tronc.

     Louise et le jardinier montent sur la raie, Louise prenant des objets de sa grand-mère.

     La raie vole alors vers la maison de la GM paternelle.

     Cette dernière ouvre la porte, elle est maussade, sombre…

     Louise se dirige vers une chambre qui est l’ancienne chambre de son père.

     Elle y dépose les objets.

     Ensuite la raie s’envole avec le jardinier et ils retournent sur l’île.

     Louise, elle, se retrouve avec plusieurs autres enfants dans une rue sombre qui mène à son école. Approchant de l’école, cette dernière est éclairée, normale, accueillante.

     

    Le rêve démarre comme un rêve initiatique.

    Il y a une île sur la mer que Louise voit, c’est-à-dire que le moi de la petite fille émerge à la conscience au fur et à mesure qu’elle grandit et sort de l’enfance et qu’elle est invitée à voir ce phénomène qui la concerne intimement.

     

    Le jardinier représente l’instance psychique qui est à l’œuvre pour la faire croitre et cultiver ses potentiels personnel.

    Il est une image de son animus.

    Compte tenu de son âge, l’animus n’apparaît pas sous les trais d’un amoureux ou de tout autre personnage masculin

    érotisé, Il apparaît sous celui d’une figure bienveillante non sexuée mais quand même masculine, c’est-à-dire encore sous l’influence de l’image paternelle.

     

    L’île était partagée en deux : d’un côté se trouvaient des palmiers, de l’autre des sapins. 

    Il convient de préciser que le père de Louise est originaire d’une ville de la riviera méditerranéenne connue pour ses palmiers et que sa maman est originaire d’une région de montagne, couverte de sapins.

    Riche de ces éléments, il est facile de conclure que les deux types d’arbres représentent les lignées de ses ascendants et qu’à l’aide de son ami le jardinier Louise est en train d’inventer sa culture personnelle, bien à elle, à partir de ses deux héritages.

     

    Louise se retrouve sur l’île à côté du jardinier et une nuée noire de canards approche soudain de l’île. 

    Ici, les ennuis commencent puisque une nuée noire vient obscurcir le ciel tranquille.

    Nous devons comprendre que la sortie de l’enfance et les premiers pas vers l’âge adulte et l’autonomie déclenchent

    des angoisses qui menacent l’émergence du moi.

    Le fait de sortir de l’enfance est un fait naturel qui n’est pas anxiogène en soi.

    Nous devons donc comprendre qu’il y a quelque part dans l’inconscient de quelqu’un qui lui est proche, le refus ou

    la crainte de la voir grandir.

     

    Pour donner quelques explications sur les canards il faut savoir que le père de Louise avait grandi dans un quartier populaire, que sa scolarité avait été quelque peu conflictuelle et qu’il s’était fait longtemps traiter de vilain canard…Et que même aujourd’hui, quelque part il se vivait encore comme un vilain canard.

     

    On peut donc, à ce stade soupçonner que les angoisses que subit Louise sont induites par le papa…mais nous verrons que ce n’est pas si simple, ou en tout cas que ce n’est ni tout à fait vrai ni tout à fait faux…

     

    Louise et le jardinier se réfugient sur un palmier mais ne peuvent ensuite ni monter ni descendre car les canards noirs bloquent le haut et le bas. 

    Là, Louise est vraiment cernée et le jardinier, son moteur psychique, ne peut pas l’aider en l’état.

    Les canards noirs bloquent le haut, cela signifie que Louise ne peut pas trouver de solution par la réflexion.

    Les canards noirs bloquent le bas, cela veut dire que les instincts non plus ne peuvent venir la secourir.

     

    Puis au loin s’approche une immense raie volante dans le ciel et qui s’arrête à hauteur du tronc. 

    C’est ici qu’on voit que la vie est bien faite…Alors que Louise est bloquée dans sa croissance, la voilà qui est secourue par son devenir.

    Souvenez-vous, le jardinier a planté du potentiel d’épanouissement et avec la raie nous voyons arriver les fruits de

    ce qui a été planté.

    La raie est une représentation de sa féminité naissante et du pouvoir par le charme que cette féminité procure.

     

    Louise et le jardinier montent sur la raie, Louise prenant des objets de sa grand-mère. 

    La raie ici peut être comparée par la forme et par la fonction au tapis volant des contes orientaux.

    Le charme procure de la confiance en soi et donne la capacité d’atteindre ses buts.

     

    Je vous demande ici de bien regarder car il y a une transformation : Les angoisses ne sont plus là, puisque la raie offre un échappatoire, et dès lors que l’on est plus sensible à la menace, les nuées sombres et mouvantes représentées par la

    multitude des canards apparaissent désormais sous forme d’objets immobiles qui représentent toujours l’angoisse, mais une angoisse dépassée, contrôlée, contenue, identifiée.

     

    Nous comprenons que ces objets facteur d’angoisses sont ceux de la grand-mère, c’est-à-dire que si nous soupçonnions le papa tout à l’heure, nous nous apercevons maintenant qu’il n’est pas la source originelle de ces angoisses mais qu’il en a été la victime et aussi le porteur puisque c’est à travers lui que Louise les a rencontrées.

     

    La raie vole alors vers la maison de la GM paternelle. 

    Puisque Louise a identifié ce qui la préoccupe, elle sait désormais à qui aller demander des comptes, et elle ne se gêne pas pour y aller.

     

    Cette dernière ouvre la porte, elle est maussade, sombre… 

    Il faut savoir que la grand-mère paternelle de Louise est aussi originaire de la riviera et que dans la vraie vie, au quotidien c’est quelqu’un d’enjoué et de jovial….Mais comme ici Louise est de l’autre côté du miroir, qu’elle a accès au-dessous des cartes, elle voir désormais tout ce qui se cache derrière les apparences joyeuses de la grand-mère.

     

    Louise se dirige vers une chambre qui est l’ancienne chambre de son père. Elle y dépose les objets. 

    Nous pourrions qualifier ce segment du rêve de retour à l’envoyeur.

    Par son attitude décidée et son geste précis Louise dit en substance à son père et à sa grand-mère qu’elle n’est pas concernée par leurs histoires, qu’elle remet les choses à leur place et que la mère et le fils n’ont qu’à régler leurs problèmes entre eux sans chercher à lui faire porter le fardeau !

     

    Ensuite la raie s’envole avec le jardinier et ils retournent sur l’île. 

    Louise, elle, se retrouve avec plusieurs autres enfants dans une rue sombre qui mène à son école. 

     

    Approchant de l’école, cette dernière est éclairée, normale, accueillante. 

     

    Une fois que les objets intrus ont été remis à leur place, l’union sacrée entre conscient et inconscient, ce moment intense et exceptionnel lié à la menace n’a plus lieu d’être, chacun peut retourner à ses occupations dans son propre monde.

    Le jardinier, dans le monde inconscient, retourne à son travail de croissance sur l’île.

     

    Louise, dans la vie de tous les jours retourne à l’école, et c’est ici que nous voyons la dernière transformation :

    Cette rue sombre qui mène à l’école, c’est-à-dire cette difficulté à grandir au quotidien, avec des incidences réelles sur la scolarité, ce passage sombre, débouche sur un lieu lumineux et accueillant, c’est-à-dire qu’après l’épreuve passée avec succès se trouve la récompense de se sentir bien dans sa peau en phase avec soi-même et confiant en son devenir.

     

     


    votre commentaire
  • Rêves de Manon

    J'ai souvent rêvé que Miguel était avec une autre femme, et une amie me dit que c'est peut-être que je préférerais que la cassure vienne de lui, probablement pour ne pas me sentir coupable de vouloir aller vers autre chose. Même Miguel m'a dit que malgré tous ces rêves, c'était probablement moi qui le quitterais!

    Manon approche de la soixantaine et Miguel est son mari.

    Si l’on veut tenir compte de nos rêves pour éclairer notre vie, il y a des petites choses à savoir pour que cela soit vraiment utile.

    La plus importante consiste à se débarrasser des fausses idées.

    Ainsi, même s’il est acquis qu’un rêve porte toujours un message objectif et éclairant, il faut savoir que ce message n’est JAMAIS inspiré par un sentiment conscient.

    Le rêve s’exprime selon un point de vue intérieur resté hors de portée de la conscience et ne fait aucun commentaire sur ce que nous ruminons plus ou moins confusément dans nos pensées.

    Un rêve ne nous renseigne sur la pertinence de nos pensées qu’à partir du moment ou celles-ci sont devenues objectives pour lui, c’est-à-dire à partir du moment où elles sont incarnées dans nos actes ou suffisamment intégrées dans notre nature profonde pour devenir des éléments avec lesquels il peut interférer.

    Dans le cas particulier de ce rêve, il faut comprendre qu’inconsciemment Miguel est accaparé par une autre femme que Manon, une femme sacrée et secrète à laquelle il ne peut pas faire d’infidélité car elle retient magiquement son cœur.

    En conséquence, Miguel ne peut évidemment pas épanouir de romantisme et d’enthousiasme amoureux envers son épouse !

    Bien entendu, cette fameuse femme dont nous parlons n’est pas une femme de chair, il s’agit d’une figure mythique qui habite sa psyché.

    L’amour qui lie un homme à une figure mythique est de nature régressive.

    Cette femme secrète qui possède le cœur de Miguel est une figure maternelle dont il ne s’est pas détaché et qui s’est érotisée avec le temps, lorsque l’enfant qu’il était est devenu homme sans pour autant vraiment mûrir sur le plan émotionnel.  

    Il est difficile, sans connaître l’enfance de Miguel, de définir si ce complexe fusionnel a pris racine sous l’inspiration d’une mère surprotectrice, autoritaire ou carencée mais toujours est-il qu’il est prisonnier de cette figure et de fait,  handicapé dans l’expression d’émotions stimulantes et imaginatives envers sa femme.

    Le rêve informe Manon de cet état de fait, et soulève le problème de sa place à elle auprès d’un mari qui physiquement vit à ses côtés mais qui intérieurement est absorbé par une fascination anesthésiante.

    Le questionnement de Manon tourne autour de toute la frustration que peut induire une présence sans échange stimulant et joyeux, et surtout de toute la désespérance qu’induit l’absence de toute perspective à voir les choses changer.

    Il semble utile de se servir de ces rêves pour initier des conversations avec Miguel.
    Il est important qu'il prenne la mesure de ses responsabilités en tant qu’adulte et en tant que mari, de manière à mettre l'accent sur les besoins du réel.
    Le but est que la contrainte et l'attrait du concret crée un appel d'air et devienne un centre d’intérêt  qui contrarie et détourne la puissance de fascination de cette la figure maternelle parasite.

     

     


    votre commentaire
  • Rêves Juin 2015

    Rêve 1:  Le perce-oreilles

    Tu n'es pas sans savoir que j'ai fait pas mal de ménage, ces derniers temps, entre autre dans mon garde-manger, où plusieurs aliments étaient périmés. J'en ai donc profité pour tout nettoyer. Ce qui m'a pris passablement de temps. Mais faut bien qu'une fille s'occupe! ^^

    Bref, j'étais assez fière de moi, chaque nouveau produit ayant trouvé sa place et chaque contenant étant maintenant adéquatement identifié.

     

    Alors, qu'elle ne fut pas ma surprise et mon désarroi lorsque, un beau matin, j'aperçu un énorme perce-oreilles qui déambulait lentement sur le plancher du garde-manger.

    (Je ne sais pas si vous avez chez vous, mais cet insecte, qui mesure une douzaine de millimètres, est très rapide et se tient normalement dans le jardin. Je n'en ai jamais eu dans la maison.) Il mesurait au moins trois centimètres et possédait une paire d'antennes très longues qui effleuraient le sol. J'ai presque eu l'impression qu'il me regardait, avant de continuer son inspection des lieux, avec la même lenteur, ce qui est passablement inusité de la part de cet insecte.

    J'étais découragée, venant à peine de terminer mon grand ménage, me demandant où j'avais fait une erreur et d'où venait cet intrus.

    Normalement, je l'aurais écrasé, mais pas dans mon rêve. Comme si j'étais trop estomaquée pour réagir. Sinon, je me suis réveillée trop rapidement...

    Le pince oreille est bien connu des analystes, il fait partie des « nettoyeurs » tout comme la fourmi.

    Ces insectes sont nos alliés, ils représentent une fonction primaire de l’inconscient, celle qui consiste à démanteler tout ce qui encombre, à réduire les grosses choses inutiles en toutes petites pièces recyclables et assimilables dans le circuit naturel du compostage et de la fertilisation psychique.

    C’est une fonction qui permet d’être finalement délivré des fruits immangeables issus de nos choix mal avisés, ce qui vaut toujours mieux que de se les trimbaler inutilement toute notre vie.

    Ici notre nettoyeur vient considérer quelle nouvelle corvée tu viens lui imposer !

    Ce rêve signifie que même  si ta révolution alimentaire bio part d’un bon  sentiment, à elle seule, elle ne peut te faire que du bien médicalement parlant.
    Si tu mises tout sur elle, sur le plan psychique elle reste un acte d’évitement et de mise à distance par rapport aux vrais sujets qui représentent des enjeux émotionnels pour toi.

    Le rêve te dit :" Ne croit pas avoir tout réglé avec ta révolution bio car elle n’est que bio, il y a d’autres sujets psy dont tu ne peux pas t’exonérer et que tu dois définitivement dépasser pour qu’enfin tu produises des fruits d’âme vraiment comestibles et enrichissants qui n’auront plus à être abandonnés aux nettoyeurs".  


    Rêve 2:  Un léopard sur mon balcon

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     
    Une photo en bonus, afin de mieux comprendre mes explications.

    Comme je l'avais mentionné, j'ai fait installé du plexiglas au lieu des traditionnels barreaux. Sans être opaque, sa couleur (brun fumé) obstrue un peu la vue mais permet de deviner une forme.

    Je reviens donc de je ne sais où et monte l'escalier qui mène à la porte d'entrée. Je perçois une forme, du côté droit, et je me dis qu'il s'agit probablement d'un chat. Je suis fort surprise en constatant qu'il s'agit d'un jeune léopard, étendu sur le balcon, calme et serein, me dévisageant sans animosité. Je ne sais plus trop comment réagir, restant bouche-bée mais sans crainte réelle. Plus étonnée qu'inquiète, disons.

    Je le trouve très beau, surtout son regard, mais son pelage me semble un peu pâle.

    Et je me réveille...

    Ici, nous avons un merveilleux rêve très dynamique qui répond à celui du perce oreille.

    Tu sais, le léopard ou le jaguar sont des symboles très utilisés dans les sociétés traditionnelles sud-américaines, ils  représentent le mana, l’énergie originelle, le feu primordial constitutif de la vie.

    Le rêve te dit qu’à la porte de chez toi, c’est-à-dire en toi et avec la plus grande disponibilité pour toi, se trouve une ressource naturelle et puissante, issue de la vie psychique qui ne demande qu’à socialiser et à coopérer avec toi pour ton plus grand bénéfice.

    Ici le rêve souligne bien toute la différence qu’il y a entre le domaine de la matière pour lequel un changement d’alimentation est profitable et le domaine de l’intériorité pour lequel des apparences ou des changements superficiels ne suffisent pas et qui exige un autre type d’approfondissement pour que tu jouisses enfin d’un vrai équilibre et d’un vrai bonheur.

    Par chance, cette capacité d’approfondissement et cette capacité à distinguer le matériel du spirituel, l’intérieur de l’extérieur, et bien tu l’as !

     

    Elle est  représentée par le léopard.


    votre commentaire
  • La personne qui rêve est une jeune femme, dans la trentaine.

    Alors qu’elle était étudiante, elle a subis un viol qui a eu pour conséquence d’instaurer dans sa vie un trou noir de 6 mois.

    Elle a repris conscience d’elle même alors qu’elle était en cours mais n’avait plus le moindre souvenir de ce qu’elle avait fait ou dit entre cet instant et les faits survenus 6 mois plus tôt.

    Il n’y a pas eu de plainte de déposée.

    Une des raisons invoquées est qu’elle connaît l’auteur, qu’il a des enfants et qu’elle ne veut pas gâcher la vie de sa famille. ( Ce sont ses paroles ).

    Il s’est passé des années entre le moment ou nous avons pour la première abordé le sujet en privé, hors cadre analytique, et le moment, ou la réflexion a mûrit et la démarche a été entamée.

    Voici une série de trois rêves tels qu’ils sont survenus après la première séance.

    On parle de série car il y a un vrai plan de progression ou chaque rêve ouvre la porte au déroulement du suivant, ce qui suggère de les aborder tous les trois à la suite.

     

    Premier rêve 
    Alors ça se déroule dans une caserne de pompiers, nous sommes quelques uns a en faire la visite, les pompiers nous expliquent les différents cas auxquels ils sont confrontés. L'instant d'après nous sommes tous à table en train de déjeuner. La table est très longue, des pompiers sont tous assis, hommes, femmes. Certains portent leu casques d'autres juste leur uniforme replié sur les hanches. Puis un des pompiers apostrophe une autre personne et lui reproche de ne pas porter son uniforme, que c'est idiot car il ne serait pas prêt en cas d'alarme, il rappelle qu'on a très peu de temps pour réagir et être prêt à partir au feu. Cela m'agace et je prends la défense de celui qui est apostrophé, j'explique qu'il n'a pas besoin d'être en tenue, car tout comme moi, il n'est là qu'en visite et qu'il ne s'agit pas d'un pompier même pas volontaire. Puis l'alarme retentit, et on se lève tous, tout le monde file vers les camions et l'on part. et le rêve se termine ainsi

     La caserne de pompier représente un lieu d’aide, d’assistance, de secours, il est une métaphore du contexte analytique et de ce que nous en avons dit depuis que le sujet s’est installé dans nos conversations.
    Elle représente aussi le monde de la psychothérapie en général.
    La notion de visite de type touristique-informatif figures ta position initiale par rapport à l’analyse, la façon dont tu la considères, avec une certaine curiosité intéressée, mais sans vraiment la prendre au sérieux.
    Le problème du contexte analytique, c’est qu’il est impliquant.
    Dès lors qu’on l’aborde, on entre dans une dynamique de conscientisation.
    Cette dynamique s’oppose à notre propension à fuir ou à refouler certains aspects de notre vie.
    A partir du moment ou tu participes ( à la même table ), c'est-à-dire, une fois que tu es entrée en analyse, il s’instaure une perspective qui rend possible le dialogue intérieur.
    Au début, il est de type conflictuel, lorsque la frange libre de l’être reproche à celle aliénée de ne pas prendre la notion de secours au sérieux.
    Elle critique ce sentiment intérieur qui dit encore : « Bon, ok, je fais ça parce que ça a un côté intéressant, mais je n’en ai pas vraiment besoin »
    La voix de la conscience dénonce cette sous-évaluation de la situation.
    Mais les circonstances finissent par vaincre tes résistances.
    Ton avancée en age et l’évaporation de certaines illusions font que l’activité du trauma se révèle et que se révèle aussi le danger de ne rien faire.
    Tu décides alors de partir avec les pompiers, ce qui veut dire que tu collabores désormais pleinement à la démarche et que tu participes toi-même activement au sauvetage de ton territoire intérieur aliéné.



    votre commentaire
  •  

    Second rêve 
    Nous sommes dans une sorte de grands amphithéâtre de pierre fermé, on dirait presque souterrain. Nous sommes quelques dizaines: hommes, femmes, enfants. Nous avons tous le visage gris, comme couverts de terre, l'air éreinté , on porte tous des baluchons, des valises, des sacs. Un homme prend la parole et nous harangue. 
    Il explique que nous sommes tous là, réunis par la même volonté de nous révolter contre l'ordre établi, que l'on ne veut plus de cet individualisme qui marquent notre société. Que nous allons remettre en place les règles d'une vraie vie communautaires où la voix de chacun sera entendu et aura le même poids que celle des autres. 
    Je prends a mon tour la parole, et je donne des ordres pour que les gens puissent s'installer dans les diverses chambres de la demeure qui se révèle être un vieux manoir aux couloirs nombreux et aux chambres tout aussi nombreuses. Qu'il faut établir des tours de garde afin de pouvoir se défendre en cas d'attaque extérieure. 
    Tout se déroule comme prévu, je me vois ensuite faire une inspection dans les couloirs, remettre de l'ordre dans un où des jeunes gens se disputent. 
    Ensuite, y a une vision de l'extérieur, avec des soldats qui rampent dans les buissons tout autour. Des ordres sont donnés et l'assaut est lancé, et je me souviens que l'on fuit ensuite par des tunnels. 

     

    Ce rêve ressemble à une saga historique ou légendaire.
    Il y a une grande analogie entre les peuples qui vivent sous le joug d’un tyran, et entre les psychés qui vivent sous l’emprise d’un trauma.
    La résistance est souterraine, le désir de vivre murit au plus profond de l’être, il prend forme derrière le visage de ces enfants qui savent être sage pour qu’on les laisse rêver, ces enfants qui savent se protéger des évidences ternes et des destins tout faits auxquels leur entourage les prépare.

    Résister est épuisant.

    Le trauma est égoïste, destructeur, mécanique, il consomme beaucoup d’énergie sans jamais rien donner d’utile au vivant, il ne sait que prendre et tuer, il est une puissance morbide qui vampirise l’être.

    Dans ton rêve, ce qui figure la tyrannie du trauma et son monde d’illusion, c’est l’image d’un capitalisme débridé, amoral, qui désagrège la société et génère de l’individualisme.

    A l’inverse, une société comme celle à laquelle tu aspires,  ou la voix de chacun a le même poids que celle des autres, c’est une société démocratique, propice à l’épanouissement, à la  "vraie vie".

    Ton désir de justice nourrit ton rejet de la dictature ; En clair, la soif de te réaliser librement te fait haïr et rejeter tous les schémas stéréotypés dans lesquels tu es enfermée depuis l’enfance.

     

    Ce rêve souligne qu’avant même qu’il ne t’arrive ce qui t’es arrivé, ton éducation avait contribué à affaiblir ton élan personnel et à te tenir dans l’acceptation de règles collectives ou la loi en vigueur est celle d’un ordre établis.
    Un ordre dans lequel la femme a une position secondaire par rapport à l’homme.

     En quelque sorte, ta vulnérabilité avait déjà été inconsciemment organisée par la famille.

    Un homme harangue, c'est-à-dire que ton animus (homme intérieur) donne le ton, il est l’élan, la ressource intime.
    Il est l’aspect intact de ta relation au masculin, la part constructive en qui tu as confiance et sur laquelle tu t’appuies.

    Tu prends la parole pour que ce soit la fin du non-dit, pour que les vieilles règles qui se sont illégitimement installées au fil du temps soient dénoncées comme caduques, et pour que l’être réinvestisse son domaine.
      
    Dans l’idée, tout est bien, la bonne volonté et l’enthousiasme semblent suffisants….
    Mais voilà, on ne se libère pas du trauma juste en s’y opposant avec de beaux idéaux et des positions intellectuelles volontaristes !

    Il est un principe en mouvement qui n’abandonne pas sa proie facilement et ta détermination ne l’impressionne pas beaucoup puisqu’il encercle tes troupes et donne l’assaut.
    Mais il y a ici un changement fondamental.
    Ni toi ni tes amis ne voulez rentrer dans le rang et vous rendre.
    Ici, la fuite est une stratégie, elle consiste à d’abord refuser la soumission, puis de continuer la lutte autrement, sur un autre terrain.
    Cela veut dire comprendre, se réorganiser, se renforcer …..Mais surtout pas se rendre, non, surtout pas ça, la soumission, c’est fini à jamais.  

    Plus psychiquement, tu as rapidement intégré la nécessité de reprendre ta vie à ton compte et la conscience t’a tout aussi  rapidement fourni les ressources intellectuelles pour le faire…..Jusqu’au moment où tu t’aperçois que le combat ne se mène pas que dans le domaine du conscient et de la raison, mais aussi à un autre étage, dans la dimension symbolique de l’inconscient, là où toutes les peurs font régner leurs lois, mais tu l’acceptes courageusement, si c’est là que ça doit se passer, c’est là que ça se passera !



    votre commentaire
  •  Alors, je suis dans une salle enfermée avec d'autres femmes. La peur et la panique se lisent sur tous les visages, beaucoup s'inquiètent de leur mari ou de leurs enfants. Pendant que certaines discutent avec deux autres femmes nous réussissons a ouvrir une brèche dans le mur et j'ai le temps de me sauver mais pas les autres, des soldats entrent et les font sortir à l'extérieur. je me retrouve derrière le bâtiment. il est gris fait de grosses briques. ON entend des ordres qui sont donnés des soldats qui marchent au pas, il fait nuit. des braseros éclairent et projettent des ombres inquiétante. 
    Je trouve un escalier de secours et je grimpe, je me retrouve dans un couloir d'un internat, j'entends des voix, un soldat arrive, je le frappe et lui prend son arme, je ne sais si je le tue ou pas, en tout cas je poursuis mon chemin, je continue et je tire sur deux autres soldats, j'arrive dans un grand dortoir et libère des hommes et des femmes qui sont là. on décide de s'attaquer à tous ceux qui sont dans le bâtiment, je trouve un homme assez jeune et je le prends en otage, il n'est pas tué. puis je m'approche d'une des fenêtre qui donne sur la cour. 
    Dans cette cour, il y a une sorte d'estrade sur laquelle il y a un trône et un homme assis dessus. Les femmes sont alignées face à lui et entre elles et l'homme une rangée de soldats. Ca ressemble a un peloton d'exécution. Puis une longue file d'enfants fait son apparition entourée par des soldats, je reconnais ma fille et mon fils. L'homme hurle après les femmes, et leur demande de révéler la cachette des hommes qui se sont cachés, si elles se taisent les enfants seront tués un a un jusqu'à ce qu'elles se décident à parler. Mais elles gardent toute le silence. Pendant ce temps les hommes que j'ai libéré ont pu s'armer et se placer à divers points. Je casse alors la fenêtre et j'apostrophe l'homme , j'exige de lui qu'il relâche les enfants sinon je tuerai son fils, mon prisonnier. 
    Il y a un long moment de silence, je frappe alors mon prisonnier et place une arme à feu contre la tempe. Le général ou gradé, donne un ordre, les enfants sont relâchés. Je crie à ma fille de guider les enfants dans la cachette , celle dont elle ne devait pas parler. Ma fille prend son frère par la main et entraine tous les enfants dans le bâtiment qui fait face a celui ou je me trouve. 
    A ce moment là du rêve, je suis la progression des enfants, ma fille les fait descendre en sous-sol, ouvre une porte cachée sous l'escalier et fait entrer tous les enfants puis elle les emmène dans un tunnel. Retour sur moi et mon prisonnier, je compte lentement dans ma tète , jusqu'à mille. Puis j’esquisse un sourire, je sais qu'ils sont libres et qu'ils sont en sureté. Un grand sentiment de fierté vis à vis de mes enfants m'envahit. Puis je m'adresse désormais aux hommes et je leur dis de tirer a vue. Ce qu’ils font les femmes qui étaient dans la cour tentent de s'enfuir dans la confusion. ça tire dans tous les sens. Il y a des cris de la fumée, des explosions. je me retrouve a descendre l'escalier de secours et a gagner la cour, des combats au corps a corps ont lieu. Je ressens une violente douleur et je m'effondre. Et je me réveille.

     

    Nous en arrivons ici au cœur du sujet.
    Un viol n’est pas un acte sexuel qui a mal tourné.
    Il est un acte initié par une pulsion de mort dans lequel le sexe est utilisé comme une arme.
    L’acte est porteur de mort, l’analyse nous fait revenir sur le refoulé et le rêve restitue l’état émotionnel du moment.

    Mais il n’y a pas que ça.
    Nous pouvons constater que malgré la panique, ton instinct de survie, lui, est en action.
    Sa vitalité est puissante, il a trouvé des brèches et perçu les faiblesses de l’emprise.
    Une partie de ces femmes ( toi dissociée par la violence et la peur ) reste aliénée et soumise, mais l’autre partie s’oppose, fuit, et cette fuite en elle-même est déjà un combat, elle est le front du refus.
     
    Le viol n’est pas non plus qu’une simple affaire individuelle.
    Il s’agit bien sûr d’une situation subie par une personne, mais cette personne n’est pas qu’un corps isolé.
    Elle est aussi une femme dans toute sa dimension symbolique, c'est-à-dire que même lorsqu’elle n’est désignée que sous son statut d’individu, ce statut est indissociable du fait qu’elle représente aussi un principe qui concerne toute les femmes.
    Elle représente et incarne le principe qui porte et transmet la vie, la femme-individu héberge en elle tout le potentiel d’une lignée qui elle-même est une branche de l’arbre de toute la vie.

     Quitte à paraître un peu mélodramatique, nous pouvons dire à bon droit qu’un crime porté sur une femme parce qu’elle est femme est un crime contre l’humanité dans son ensemble.
    Nous pouvons le dire car un violeur n’est pas qu’un homme qui force sexuellement une femme.
    C’est aussi quelqu’un qui durant un moment fait régner une loi ancestrale, monstrueusement archaïque : La loi du plus fort.
    Il porte et incarne l’idéologie de la supériorité du genre masculin et s’arroge le droit d’exercer sa domination sur le féminin.
    Il est durant un moment, un adorateur de la violence et de la destruction contre ce qu’il y a de plus précieux au sein du vivant, contre le genre auquel il a été confié de porter la vie.

    Maintenant, prenons quelques instants pour nous attarder sur ce fameux « moment » d’absence.

    Que les choses soient définitivement clarifiées :

    En matière de viol, Il n’y a pas et il n’y aura jamais de personnes dépassées par leurs pulsions qui agissent sans savoir ce qu’elles font.

    Il n’y a et il n’y aura toujours que des personnes qui s’adonnent à ces pulsions. Il n’y a et il n’y aura toujours que des personnes qui s’y glissent volontairement et jouissent de la toute-puissance qu’elles leur confèrent.
    Pour la poursuite de ce plaisir, elles peuvent aller jusqu’à se mettre en narcose, c'est-à-dire qu’elles peuvent se laisser complaisamment envahir et enivrer par ces pulsions, sans leur résister une seule seconde.

    Bien au contraire, elles se rendent mentalement disponibles à cette montée de l’inconscient, exactement   de la même façon qu’une personne violente mais maîtresse d’elle-même se laisse aller à boire jusqu’à se désinhiber, jusqu’à perdre le contrôle et  se permettre de passer enfin à l’acte sans être contrarié par son éthique.   

    Et pourquoi disons-nous cela ?
    Pourquoi ne semblons-nous pas prêts à admettre qu’il puisse exister des pauvres malheureux incapables de se maîtriser et véritablement victimes de leurs désordres intérieurs ?      
    Comment pouvons-nous affirmer que ces narcoses mentales ont des racines conscientes, que ces agissements sous l’emprise de pulsions ne sont jamais qu’un choix volontaire de leurs auteurs ?

    Nous pouvons le dire, parce que justement nous savons ce que sont les vrais malheureux qui subissent involontairement des débordements inconscients, et parce que nous savons ce qu’ils vivent.

    Nous savons qu’une phase maniaque peut survenir de façon impromptue, à tout moment, autant le jour que la nuit, autant en public qu’isolément, et qu’elle est déclenchée par un facteur objectif, ou subjectif ou biologique….. Et il en est de même pour les délires schizophréniques ou chroniques..…

    Il est très important de noter que l’expression de ces troubles, parfois très impressionnants, est aléatoire…… et parce qu’elle est aléatoire, elle peut aussi survenir en public sans que le sujet ne s’inquiète du « qu’en diras-t-on » !

    Or, personne, absolument personne, jamais, à aucun endroit et en aucun cas n’a jamais pu être témoin d’un viol réalisé sur la place publique par un somnambule ou par une personne délirante qui ne se soucie pas du qu’en dira-t-on !

    Lorsqu’il y a trouble, vraiment trouble et non pas simulation, le sujet ne choisit JAMAIS ni le moment ou le trouble va se produire ni l’environnement dans lequel il va se produire et c’est pour ça qu’il peut aussi se produire en public.

    Dans le cadre d’un viol, même lorsque l’auteur est devenu soi-disant irresponsable de par la pression de ses pulsions, l’évènement se produit TOUJOURS en huis clos, TOUJOURS en l’absence de témoin, TOUJOURS dans des circonstances organisées, et il est TOUJOURS l’aboutissement de séquences qui s’emboitent comme le mécanisme d’un piège.

    Il n’y a JAMAIS d’aléatoire dans un viol, il n’y a JAMAIS d’aspect fortuit ou spontané, il y a TOUJOURS une intention qui se réalise au travers de différents actes préparés à l’avance, donc volontaires, et de fait, l’intention, la racine consciente et voulue de l’acte est totalement incontestable. L’évocation d’une quelconque irresponsabilité ne tient pas.

    Même dans les cas de viols opportunistes, c'est-à-dire dans les cas où l’auteur ne connaît pas sa victime et ne lui tends pas de piège personnalisé, nous pouvons vérifier qu’il s’est tout de même embusqués dans des lieux qui à certains moments de la journée garantissaient le huis clos et offrent de bonnes probabilités de passage.

    A titre d’illustration, nous pouvons évoquer certains évènements survenus à New York dans un Hilton, mais il y a aussi des vestiaires, des sorties de cours du soir, des derniers métros…aussi d’autres lieux ou d’autres auteurs étaient à peu près sûrs de pouvoir se retrouver en huis clos avec une femme vulnérable tout en faisant semblant d’être là par hasard. 

    Et au cas où il resterait encore quelques incurables qui pourraient suggérer que c’est possiblement la situation de huis clos qui déclenche des pulsions irrépressibles, qu’ils comprennent bien que le huis clos est une condition recherchée et organisée, et en aucun cas un déclencheur,  et ceci est vérifié par le fait que le huis clos en question ne survient JAMAIS aléatoirement, mais TOUJOURS selon une pensée prédatrice qui anticipe les faits et qui recherche le secret.

    Il n’y a pas de hasard malheureux, il n’y a pas de femme qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, un viol, même opportuniste, procède TOUJOURS d’un piège ou d’une embuscade.
    Il n’y a jamais ni irresponsable ni innocent, mais un acte en deux temps :
    1) Créer les conditions du pièges
    2) Se mettre en narcose pour étouffer toute sensibilité gênante, toute compassion gênante, toute humanité gênante, et de surcroît, passer pour un irresponsable !

    Un dernier point : La durée de cette perte de moyen est très pratique puisqu’elle dure très précisément le temps de l’acte.
    Par un miraculeux hasard, l’auteur retrouve toujours ses esprits assez rapidement pour pouvoir disparaître vite fait du lieu du crime.
    As-tu déjà entendu parler de violeurs assouvis, et donc libérés de leurs pulsions, qui s’émeuvent de ce qu’ils viennent de faire et qui emmènent précautionneusement leur victime à l’hôpital ?....Et qui se dénoncent spontanément ?

    Mmmm ?

    Pour en revenir plus littéralement au rêve, tu es cette fois entrée dans la lutte frontale avec les injonctions du trauma, tu es sur son terrain, dans le lieu qu’il occupe et auquel tu as accédé par l’escalier de secours, à savoir, le passage au symbole.
    La violence nécessaire à la libération n’est plus réelle, n’est plus physique, elle est symbolisée, ce qui ne veut pas dire moins prenante, puisque c’est le genre de rêve à la suite duquel on se réveille très fatigué, ni moins efficace.

    On est dans une version un peu personnelle de « la belle au bois dormant », il y a beaucoup de monde dans les dortoirs, hommes, femmes, toutes tes relations, tous tes collègues et toute ta vie étudiante qui était restée endormie pendant tes 6 mois d’absence.

    Vient ensuite le moment de la confrontation avec le tyran.

    C’est un moment tendu, solennel, avec un enjeu majeur.
    Il n’est plus seulement ici question de vie ou de mort pour toi, il est question de vie ou de mort pour tes enfants et pour toute une multitude.

    Et cette multitude fragile et vulnérable est sous ta responsabilité.

    Le tyran-violeur s’était appuyé sur son égoïsme et sur la faiblesse physique des femmes pour déployer sa toute-puissance…..

    Le voilà qui expérimente maintenant la force de caractère du féminin au service de la puissance d’amour, au service de la sauvegarde de la vie, au service du devenir de l’humanité.

    Et cette force, c’est toi qui la porte.

    Et c’est lui qui cède.

    Et à partir du moment où il cède et quand le devenir est en sécurité commence la grande bataille…..ta lutte contre lui….avec le ressouvenir de la souffrance, des émotions terrifiantes.

    Si tu connais autour de toi des femmes qui de par leur histoire personnelle peuvent se sentir dévitalisée au fond d’elle-même, tu as toute légitimité pour leur faire part de ton témoignage.
    Le féminin est doté d’une puissante capacité à lutter contre l’injustice et la tyrannie, à reconquérir les pans les plus profondément meurtris de l’être et surtout d’y restaurer toute la fécondité infinie de la vie.  

     


    votre commentaire
  • " La grande méduse Bleue "

    -Je regarde la vue depuis la fenêtre d'un immeuble.                  
    En bas coule une belle et grande rivière poissonneuse et au fond de celle-ci, une immense et magnifique " méduse " bleue se déploie…
    Sur l'autre rive, un petit camp africain où différents animaux
    ( domestiques et sauvages ) et une famille de Noirs se côtoient en harmonie, à l'ombre d'un grand arbre.
    Puis des bruits, cris, paroles fortes se propagent, venant en
    amont de la rivière…
    Une grosse pirogue s'approche avec des hommes blancs dessus, genre chasseurs.
    L'un d'eux repère la méduse, crie " une baleine ! ", plonge avec un harpon et blesse l'animal.
    Panique dans le camp !             
    La grande méduse s'échoue en partie sur la rive et de suite
    un petit enfant noir s'approche d'elle et lui retire le harpon.
    La méduse se contorsionne alors et, au niveau de la partie
    blessée, une forme apparait et semble s'extraire…une femme bleue.
    En surimpression devant mes yeux, un homme ( Laurent, frère ainé d'Anne ? ) me dit : " Ceci est la conséquence de…l'argent ? "
    Deux policiers arrivent ensuite et me disent de circuler.

    Le rêveur est un artiste qui s’intéresse de près à l’œuvre de Jung et  aussi, plus généralement à tous les sujets liés à l’intériorité.
    Ce grand rêve lui a laissé une impression très agréable, pour ne pas dire émerveillée.

    C’est pour cette raison, en plus de ce que la configuration du rêve nous permet déjà de comprendre, que même si nous savons que la méduse est un prédateur aveugle, urticant et vorace, nous n’interprèterons pas ce symbole comme une pulsion de mort rodant dans l’inconscient.

    C’est selon l’historique et la dimension sensible du rêveur que nous évaluerons ce qu’elle figure.

    Ce dernier est en phase avec un concept archétypal d’organisation de la psyché et nous devons en tenir compte.

    La méduse vit de plancton et de lumière.

    Au sens le plus le plus haut du symbole, le voyage du plancton parmi les océans apparaît comme une représentation de la migration des âmes, et la méduse, elle-même, représente ce lieu mythique vers lequel elles se dirigent.

    Au sens plus individuel, le plancton figures les contenus psychiques que le soi diffuse au fur et à mesure que la vie se déroule et la méduse représente l’intégration, le patrimoine personnel du rêveur, son être profond qui s’enrichit au fur et à mesure de son vécu.

    La fenêtre en haut de l’immeuble représente la hauteur des pensées.

    Lorsque les pensées ont une certaine hauteur, la profondeur de la vie se révèle.

    La scène africaine avec homme et animaux représentent l’émergence des contenus du soi en voie de se présenter à la conscience.
    Ils sont nos composantes psychiques préconscientes enclines à s’insérer dans notre actualité à tel moment de notre vie.
    L’aspect « primitif » marque le fait que ce monde n’est pas encore advenu, mais qu’il est déjà structuré pour l’être.

    Au sens large, la pirogue, les hommes blancs et le tumulte représentent la société dans son aspect le plus matérialiste, celui qui ne connaît que les rapports de force et la puissance de l’argent.
    Elle est cette dynamique aveugle qui méconnaît ce qui n’a pas de valeur marchande et qui réduit le vivant à l’état de chose négociable.
    Elle est cet aspect de la société qui ne connaît que ce qu’il peut dominer et s’approprier.

    Qui peut lier richesse et mort ?
    Qui d’autre qu’un sinistre marchand peut voir une baleine, source de revenu une fois tuée, là où il y a symbole de richesse intérieure immatérielle non négociable ?

    Au sens plus général, cette confusion des valeurs est la dynamique de la raison raisonneuse, elle est ce mental qui veut tout contrôler et  tout comprendre en refusant systématiquement de se laisser atteindre par des valeurs sensible, elle est cette rationalité qui ne veut surtout pas se laisser interroger par l’invisible.

    En faisant taire la nature, on fait taire la voix intérieure, celle qui nous interpelle au sujet de la forme que peut prendre le vivant au-delà de ce que nous en voyons et comprenons.
    Lorsqu’on réussit à étouffer cette voix, toute chose est ramenée à un état plus rassurant, bien plus facile à comprendre et que l’on peut enfin maîtriser à sa guise, un monde sans mystère que l’on peut acheter et vendre selon les rapports de force de la puissance financière.
    ( Sur ce même sujet, voir ici : http://grandreve.eklablog.com/20-000-chiens-de-traineau-a3339337 )

    Sur un plan plus individuel, cette pirogue et les gens qui s’y trouvent représentent la vie d’avant, son orientation, toutes les blessures et tous les affects infligés par l’environnement de l’époque à l’enfant qu’il était.

    L’enfant sauvage qui intervient au niveau de la méduse blessée atteste de ce que le reste de la vie, ce qui n’est pas encore advenu, contient la ressource nécessaire au rétablissement de l’être dans son harmonie et son intégrité.

    Ce qui sera fait à partir de maintenant aura la valeur et la force suffisante pour rétablir dans son entier le processus de vie.

    Dans l’ordre des choses de ce grand rêve, l’apparition de la femme bleue n’est rien de moins qu’une vision mariale.
    Bien entendu, c’est une apparition qui est à considérer selon un point de vue psychique et dénué de toute religiosité.

    Pour autant, elle figure la consolatrice des êtres en souffrance, elle est la mère mythique et absolue de tous ceux à qui il manque quelque chose, de ceux dont la mère biologique a eu des carences dans sa façon de les porter, de les accueillir et de les aimer.

    Elle est l’instance psychique qui irradie d’amour pour ceux qui n’ont pas eu leur compte.
    Elle apparaît là où se trouvent les blessures.

    "Ceci est la conséquence de l’argent" signifie que les parents suivaient d’abord l’inclinaison de leurs intérêts personnels, ce qui avait pour conséquence d’ignorer en partie ses intérêts à lui, alors que pourtant il dépendait totalement d’eux en tant qu’enfant.

    Encore une fois, il ne s’agit pas ici de privation de nourriture ou de bien matériel de quelque sorte que ce soit, et encore moins de gestes d’affection….
    Il s’agit de carences que l’on ne peut mesurer qu’après avoir franchi l’écran des apparences.  

    Les gendarmes sont une queue de comète, la trace d’une dernière survivance des anciennes injonctions, ils représentent l’ordre, le paraître.

    La famille dysfonctionne, les enfants sont perdus en eux même, mais aux yeux du monde, tout à l’air normal, et au sein même de la famille, tout à l’air normal, tous est en ordre.

    Mais on ne peut vraiment y croire que si on n’y réfléchit pas….
    Les gendarmes, ici l’influence éducative, usent de leur autorité pour que l’on passe vite et que contradictions et incohérences ne viennent pas semer le doute dans l’esprit, pour que l’enfant reste enfant et continue à croire à ce qu’on a envie de lui faire croire.

     

     


    votre commentaire
  •   

    Voici un grand rêve accompagné de quelques associations.
    Pour l’apprécier à sa juste mesure, il convient de connaître un des grands traits du tableau de vie du rêveur.
    Enfant mal porté dès la gestation, il a vécu jusqu’à son indépendance professionnelle, dans la broyeuse du désamour familial.
    Issus d’un milieu socioprofessionnel plutôt au-dessus de la moyenne, les parents  ne s’accordaient vraiment que pour le martyriser moralement, parfois physiquement, et pour l’envahir de morbide.
     

     Dévalorisation, castration, déstructuration ainsi que toutes les autres variantes du désir de mort porté sur enfant étaient son lot quotidien.
    Summum du raffinement, lorsque même arcbouté dans ses derniers retranchements, le rêveur ne s’effondre toujours pas, vexée par cette résistance et cet acharnement à survivre, la famille fait appel à la cavalerie et tente de le faire interner.

    Mais rien n’y fait, le rêveur ne se résigne pas et échappe aussi à cette psychiatrie qui s’était faite complice des vrais fous.

    Ce rêve intervient après que l’analyse a suffisamment étayé l’estime de soi et considérablement affaibli la puissance des injonctions parentales dans les schémas mentaux, l’analysant recouvrant une brillante et très encourageante autonomie de pensée.
     

     Il y a une grande maison, isolée, à la campagne, entourée de forêt. (1)
    Mais elle est en fait située aux portes de Paris, près du 5e arrondissement. (2)
    La ville ne comprend pas les arrondissements périphériques, seulement ceux du centre. Et on passe directement, sans transition, du centre-ville à une campagne presque sauvage. Il n'y a pas de banlieue.
    Je ne suis pas dans la maison.

    Un homme, non identifié et aux contours flous, vivant peut-être dans cette maison, ou la gardant, me fait part d'une découverte récente. Il m'indique l'existence d'une voie ancienne qui part de la maison et va directement à Paris.
    Il s'agit d'un chemin en pierre, bien droit, d'origine romaine ou médiévale. (3)
    J'emprunte cette voie.
    Elle traverse en fait un marécage, qui forme donc la frontière entre la campagne où se trouve cette maison, et la ville.
    Je crois que des animaux dangereux vivent dans les eaux de ce marais, peut-être des sortes d'anguilles carnivores.
    J'aime traverser cette voie en pierre ancienne, bien droite, dure et stable, où je suis en sécurité, tout en ressentant le frisson du danger. (4)

    Puis je vois un ruisseau, presque un torrent. (5)
    Des rigoles en partent, ce ruisseau est utilisé par les habitants de la ville pour leur usage personnel. De manière ingénieuse, mais en respectant la nature, sans artifices et aménagements lourds.

    Ensuite je montre cette voie et ce ruisseau à un groupe de gens.
    Je crois qu'il y a S., et de manière plus sûre ma mère et mon beau-père.
    Mais peut-être que j'en parle mentalement, en me voyant en parler à des gens, et non réellement.

    En plus du chemin ancien en pierre, plusieurs voies connexes en partent une fois que ce chemin est arrivé à Paris. Des voies plus petites et plus courtes. Et c'est assez confus, embrouillé.
    Je visualise mentalement cette voie antique sur une carte, et je me dis, ou on me dit, ou je dis, que sur une carte elle se verrait à peine, elle passerait inaperçue, un tronçon noyé dans toutes sortes de signes graphiques représentant les différents éléments du paysage urbain, tandis que dans la réalité, quand on y est, elle est clairement visible et importante, et même impressionnante.

    Puis je me trouve dans Paris, aux portes de la ville, près de la campagne, mais manifestement dans le 5e arrondissement (où je vis actuellement dans la réalité).
    Il s'agit d'un espace urbain peu dense, avec une certaine présence de la nature, comme les abords d'une petite ville.
    je me fais la réflexion que je ne vois pas le périphérique, alors que je me trouve aux marges de la ville, près de la "banlieue", cela m'intrigue, je me demande si je ne le vois pas, où il peut être, ou s'il n'existe pas à cet endroit.
    J'observe notamment un groupe d'arbre alignés, des sapins de différentes tailles et différentes couleurs, qui montent droit vers le ciel (qui est bleu).
    Je m'interroge sur la place de la nature dans la ville. Je me fais la réflexion que ces arbres jouent un rôle bénéfique dans l'espace urbain, notamment en produisant de l'oxygène, mais que d'un autre côté ils ne suffisent pas à assainir l'air, et qu'ils subissent la pollution, en me demandant s'ils sont bien à leur place.

    Ce rêve m'a fait une forte impression, me laissant des sensations agréables et un sentiment de quelque chose de mythique, fondamental.

    Ce rêve, dont j'ai tenté une interprétation, me semble très important !

    (1) : Cette maison m'évoque vaguement la maison de mon oncle et ma tante (soeur jumelle de ma mère) à l'orée de la forêt de F., où nous allions souvent dans mon enfance et mon adolescence.
    (2) : Je vis actuellement, dans la réalité, dans le 5e arrondissement.
    (3) : Cela me rappelle, quand je me suis marié, à la mairie du 5e arrondissement, que l'adjoint au maire, lors de son discours, a dit, sachant que j'étais historien, que le 5e arrondissement était chargé d'histoire, en insistant sur l'ancienneté de la longue rue Saint-Jacques.
    (4) : Cela me rappelle quand, adolescent, je suis allé en famille aux Etats-Unis. Nous étions dans les marais des Everglades, en Floride. Nous avons traversé les marécages sur un ponton en bois au-dessus de l'eau, où vivaient de nombreux alligators. Un orage tropical avec une pluie très intense et très chaude s'est abattu sur nous. Nous nous sommes réfugiés dans une tour d'observation. J'ai adoré ce moment, tous ses éléments (en regrettant de le vivre seul, sans pouvoir le partager, bien qu'étant en famille).
    (5) : L'eau vive et claire du ruisseau contraste avec les eaux troubles, stagnantes, fangeuses et inquiétantes des marais.
    Et cela me fait penser que lorsque je me promène à la campagne avec S., j'adore entendre et voir l'eau couler, surtout des ruisseaux, et je retrouve des sensations d'enfance où déjà cela m'émerveillait.

    Il y a un peu de l’esprit du Petit Poucet dans le scénario de ce rêve tant nous savons comment les parents abandonneurs et maltraitants ont essayé de perdre le rêveur en lui-même pour mieux l’engloutir dans l’inconscient familial malade.

    L’abandon, l’annihilation et la désespérance infligés n’étaient que des variantes de la dévoration et du cannibalisme psychique évoqués dans les contes.
     

     Se sortir du chaos de la famille actuelle et retrouver sa place dans la chaîne des générations saines, substituer la famille symbolique de la lignée à ce simulacre de famille qu’il a connu au cours de sa vie, voilà les thèmes principaux de ce rêve. 

     Centre-ville et campagne sont au contact, nous comprenons, de fait, qu’il ne s’agit que d’une seule et même chose qui apparaît sous deux aspects différents.
    La maison à la campagne correspond à l’origine psychique du rêveur.
    Celle-ci réside en un lieu intemporel, elle contient la somme des consciences accumulées par cette lignée particulière qui est la sienne.

    Lui n’est pas dans la maison car elle se situe, bien sûr, dans l’inconscient.

    Le cœur de la ville, le cinquième arrondissement, correspond, par contre, à la part de la psyché qui elle est portée par sa conscience d’aujourd’hui, celle qui s’inscrit dans le fil de son quotidien.
     

     Cette voie qui relie passé et présent, conscient et inconscient est bien ancienne, et même si jusqu’à ce jour le rêveur pressentait son existence, même si l’analyse la lui avait  annoncée, il l’a, cette fois, découverte et elle constitue désormais pour lui  une réalité objective bien vivante dans sa psyché.

    Elle vient du passé, elle vient de toujours, et elle mène directement à lui, il en est issu et il en est  le prolongement.

    L’homme qui est attaché à la maison a des contours flous car le rêveur n’a pas eu de parents au sens mythique du terme, il ne peut mettre ni image ni visage, il ne sait pas à qui ou à quoi peut ressembler l’ancêtre bienveillant.
    Il en est à son premier contact avec les chainons d’origine, c’est un peu sa rencontre du troisième type à lui !
     

     Traditionnellement, ce sont les parents qui enracinent l’enfant dans la lignée et lui confèrent ce sentiment d’appartenance au travers de rassemblements familiaux et autres rites d’initiations comme les voyages, les discussions, les jeux, les promenades, les visites au musée…..

    Ainsi se passe l’intégration à la chaine des vies d’une famille particulière qui elle-même participe à la construction de l’enfant et favorise, plus tard, sa réalisation dans le monde des adultes.

    Mais cette famille qui a été la sienne, où est-elle ?
    Ses parents selon l’état civil, où sont-ils ?
     

     Ils sont ce marécage, ce trait d’union raté entre les origines et l’essor des nouvelles  générations.
    Ils sont ce piège stagnant, posté à l’affut du passage de ceux qui évoluent et croissent, dont le rêveur est en train de se sauver.
    Le passage est au-dessus, hors d’atteinte, même s’il reste de la méfiance en lui envers la dangerosité du marigot et des bestioles qui le hantent. 
     

     Le ruisseau est la condition et la raison de sa survie.
    Le chant du torrent a été la voix de la voie.
    Durant toutes les années de broyage, il a été ce fil d’Ariane souterrain qui a irrigué le rêveur, son seul lien au sens dans son mode insensé.

    L’eau vive est naturellement sensée, elle coule de haut en bas elle a la logique de la vie pour trouver les passages cachés, la force d’emporter les obstacles, la patience pour les éroder.

    Toutes ces qualités et cette logique ont été celles du rêveur, durant ses années d’expositions à la fureur familiale.

    On peut s’amuser à faire une petite digression pour comparer les habitants des eaux vives et ceux des marécages.

    Le natif traditionnel des torrents est le saumon mythique qui nait dans le calme des sources, descend jusqu’à la mer y vivre sa vie puis remonte le courant jusqu’à la source pour y pondre y mourir, accomplissant ainsi le cycle.

    Les habitants des eaux mortes sont sortis du cycle du vivant, leur monde se situe dans un nulle part entre conscient et inconscient et leur participation à la vie ne consiste qu’à noyer les innocents dont ils nourrissent les anguilles carnivores.

    C’est l’image de la régression.
    (Il s’agit ne s’agit que d’une comparaison symbolique, les étangs et zones humides sont de grandes et belles choses naturelles et pleines de vie.) 

    Le bon usage que font les habitants de la ressource du ruisseau, cette harmonie entre l’être et la source représente la vie intime du rêveur, cette construction intérieure  qu’il sest appliqué à lui-même et qui s’est développée dans la profondeur de l’être.

     Le rêveur est généreux et il a la naïveté des héros familiaux traditionnels, c’est ainsi qu’il cherche la reconnaissance de ceux pour qui il n’était personne, et de celle pour laquelle il n’a pas encore suffisamment le sentiment d’être quelqu’un, en leur montrant ce chemin dans le rêve. 

     Il y a ensuite de nombreuses voies annexes qui partent de ce chemin, la conscience se ramifie, la vie l’assaille, elle explore, se nourrit de la diversité du monde, mais charge à elle de se discipliner, de faire le tri entre l’accessoire et l’essentiel, tel est le nouveau challenge. 

     La voie est minuscule sur une carte, car le passage est ténu, profondément imbriqué dans l’enchevêtrement des multiples sollicitations, expériences et schémas qui constituent sa psyché.

    Quelles que soient la force et la qualité de la nature du rêveur, on ne passe pas impunément autant d’années de résistance, de compensation et de refoulements massifs sans accumuler des strates et des strates de réflexes conditionnés, de fausses idées, de souffrances, de rancœurs inavouées….

    Cet ensemble peut en arriver à constituer une masse critique.

    Alors oui, la voie est toute petite, presque insignifiante lorsqu’on la considère du haut des préoccupations de la vie moderne.

    Par contre, lorsqu’elle a été le seul chemin que l’on pouvait emprunter pour échapper à l’engloutissement, on comprend qu’elle peut aussi être toute la vie.

    Les dernières scènes du rêve posent l’étape de l’intégration.
    La campagne émerge dans la ville, la nature s’y développe, l’inconscient collabore avec le conscient et participe à l’élévation du quotidien, à son sens, à sa croissance, à sa saveur…..

    Les questionnements parasites ne sont jamais très loin, mais ils ne prennent plus toute la place, ils n’étouffent plus rien.

    C’est désormais la vie qui est au centre de l’être.
     

     

    Organisation du Blog

     


    1 commentaire

  • Voici un "grand" rêve, non pas à cause de la longueur du récit, mais parce la psyché y est jaillissante, elle s’y dévoile sur un mode très affirmé, le rêve est précis, intense et extrêmement typique.

    L’analyse en elle-même restera d’une certaine façon en retrait, tout au moins très incomplète par égard à la densité du contenu et de ce qu’il serait possible d’en dire, mais le « rêveur » n’a donné que peu d’indications sur lui-même et n’a fait que peu d’associations.

    Pour cette raison elle ne retient que les aspects les plus universels de ses représentations.

    Au début du rêve, je suis dans un bâtiment avec des gens. Dans le cadre d'une réunion. Peut-être en rapport avec l’enseignement et/ou la spiritualité.
    Puis je sors dehors, dans la nature.
    Il y a des restes de neige, qui fond.
    J’arrive au bord d’un cours d’eau. Il y a mon ami d’enfance Sylvain. J’ai la vague impression que c’est une partie de moi.
    Nous regardons le cours d’eau, qui coule vers la droite (donc a priori vers l’est). Il y a des bancs de terre près de la berge. Je lui montre, sous l’eau, une sorte de grosse abeille qui nage.
    Puis je repars. Je vois quelque chose, peut-être un gros insecte (ou un poisson ?) qui vole.

    Ensuite je suis dans le métro, sous terre.
    Je suis à la station Châtelet-les-Halles, je dois prendre une correspondance. Je dois prendre la ligne 1.
    Mais je me trompe, je descends trop loin, trop bas. Je suis au niveau du RER A, où en plus il y a plein de possibilités, et je peste un peu.
    Je suis sur le quai, il y a des gens. Je vois un train arriver (qui va vers la droite), avec d’énormes roues à pneus noirs, je me dis que si je descendais sur la voie, je serais écrasé bien proprement par ces roues. Il y a un autre train derrière, à l’arrêt.
    Au moment où je repars du quai pour remonter, j’ai en tête l’image d’un noir costaud, et juste après j’en vois un.
    Je me fais alors un petit dialogue dans ma tête. Où je chercherais à convaincre un ami et un de ses amis que j'avais rencontré de l’existence des synchronicités, ou du moins à leur expliquer. Je prends un exemple où quelqu’un parle de chat, puis je vois le mot chat dans un livre que je viens de lire, puis je vois un vrai chat apparaitre.
    Puis je remonte, par le moyen d'un escalator, pour aller prendre la ligne 1.

    Ensuite je vois, et par moments je suis, un bandit mexicain, appartenant à un groupe. Le groupe est dans un grand garage, dans la pénombre, comme si on était réfugiés, ou on se cachait, ou on était remisés là. Mais je ne vois pas ce petit groupe, je suis seul dans le garage.

    Le bandit mexicain est réputé pour ses frasques sexuelles. Je vois même de brèves images projetées comme dans un film de ses exploits, comme des preuves. J’entends aussi des rires. C'est grivois et obscène, mais l'ambiance est joviale et bon enfant.

    Au fond du garage il y a comme un puits, ou plutôt une bouche d’égout, qui descend très profondément dans la terre. J’y descends. Je suis au fond ou très bas, et le niveau d’eau remonte. Je remonte à la surface, par une échelle constituée de barreaux métalliques contre la paroi, sans non plus avoir peur ou me dépêcher. Je crains quand même un peu que l’eau me rattrape, mais elle reste en-dessous de moi, je ne suis même pas mouillé.

    Arrivé en haut, je referme plusieurs couvercles, mais qui ne ferment même pas entièrement l’ouverture, qui est ronde. Ces couvercles, au moins certains d'entre eux, dont le dernier, sont carrés. Je vois l’eau, stagnante, ou sale, arrivée presque jusqu’en haut, mais sans déborder.

    Je vois un chat qui est au-dessus de l’eau, sur les couvercles. Il s'agit non d'une chatte noire dont j'ai déjà rêvé, mais d'une chatte de couleur grise, avec des rayures, qui vivait chez moi, que j'adorais et avec qui j'avais une relation fusionnelle. Je suis surpris de la voir, mais je ne m'approche pas d'elle.
    Elle se nomme Trésor.
     

    Il s’agit d’un vrai grand rêve qui tourne autour  des phénomènes de l’évitement et de la recherche de raccourci, et plus exactement du complexe particulier que forment l’évitement et la recherche de raccourci lorsque ceux-ci œuvrent en tandem dans une dynamique conjointe.

    L’évitement, lui,  naît de la peur d’une menace.

    La recherche de raccourci, elle, naît du caractère du sujet et de son refus de se laisser contraindre par cette menace. 

    Nous avons en quelque sorte ici, la coexistence  de la peur et du refus d’avoir peur.

    La difficulté, source de l’évitement, est campée dans le début du rêve qui lui-même campe la venue au monde du rêveur.   
    Si le volet biologique de la naissance a correctement fonctionné, ce n'est pas le cas du volet psychique.   

    L’être est blessé au niveau du sentiment.

    Certains psys appellent ce phénomène « le syndrome de l’enfant mal porté. »

    C’est comme si la gestation psychique n’était pas allée à son terme et que certains aspects de l’identité émotionnelle n’étaient tout simplement pas "venus au monde".

    Il faut bien comprendre techniquement, la différence qu’il existe entre des ressources disponibles mais qui restent  inexploitées parce que la conscience ne les a pas encore intégrées, et des ressources qui, elles, restent inaccessibles par ce qu’elles n’ont pas du tout été données au départ.

    Nous sommes ici dans le deuxième cas.

    La chaleur est une composante fondamentale de la venue au monde, elle est portée par le désir d'accueillir et le désir de donner la vie.
    Les traces de neige qui fond ( froideur ) nous informent sur ce manque de désir envers l’enfant.
    Nous ne pouvons dire à ce stade, faute de connaître le tableau de vie du rêveur s'il s'agit de l'expression du regret d'être enceinte ou d'un excès de possessivité, mais ce que nous dévoile le rêve, c'est bien une absence de désir dans accueil ou dans le don.

    C’est ce manque de désir qui prive le rêveur de l’intégralité de son patrimoine émotionnel et fait naître en lui un sentiment  inconscient associé, celui d’être partiellement rejeté par le monde féminin.


    En complément de la neige, Sylvain (Sylvain = « la forêt » qui nait « toute seule » de la terre) est l’enfant de la nature, c'est-à-dire l'enfant sans autre parent que la nature elle même.

    Autrement dit : bien vivant physiquement mais porté sans amour ou en tout cas sans tout le désir nécessaire à ce moment-là de sa vie.
     

    Il est à noter que le rêve ne revient plus du tout, par la suite, sur cet aspect des choses.
    Cela nous donne à penser qu’après la naissance, l’accueil de l’enfant aura été bien plus favorable que ce qu’il en avait été durant la grossesse.
    Il semble assez vraisemblable que pour la maman, le fait d’élever un enfant aura été plus facile à gérer que le fait de le porter.

    Pour autant, le rêveur a passé les stades de sa croissance avec cette blessure faite de dépendance et de crainte envers le mode féminin, associé à la préoccupation constante de dépasser cette crainte.

    L’entrée en scène  des instincts sexuels comme composante active de la psyché fournit l’énergie de la métamorphose, celle à partir de laquelle le sujet se sépare de son statut d’enfant, prend possession de lui-même et exprime son identité en devenant adulte.

    Le métro est phallique, il figure le stade de la croissance où la pression de la sexualité, mais surtout la gestion de cette pression, détient un rôle majeur dans la réalisation de l’être.
    Cela se situe quelque part dans l’adolescence et c’est à cette problématique que le rêve nous ramène.
    Cette pression qui vient de l’intérieur  éprouve l’organisme, elle en révèle les failles et les faiblesses, et surtout elle ramène le refoulé vers la surface.

    Le refoulé apparaît ici sous deux aspects :

    1) Sous l’aspect de l’homme noir associé à l’hypothétique écrasement sous le métro.
    2) Le garage et les bandits mexicains.

    1) La couleur noire est liée à la profondeur, à ce qui vient de l’inconscient profond et qui n’a pas encore été éclairé par la conscience.
    L’homme noir est l’émergence de l’identité profonde du sujet qu’il rencontre de façon coordonnée avec l’arrivée du métro.

    Plus exactement, il a l’intuition qu’il va le rencontrer et ne finit par le voir qu’après avoir fait face à sa crainte et pris la mesure de sa dangerosité, les deux vont de pair, l'un permet l'autre.

    Il est à noter que cette homme noir, il ne le rencontre pas vraiment, il ne fait que le voir.
    Mais il est à noter aussi qu’il y a un deuxième train, plus loin, en attente, comme en réserve.
    Il est en réserve, pour le futur, il est là, dans l'attente que tombent les peurs.
    Il est disponible pour venir  à quai ( à hauteur, en phase, à niveau….à la vie…..) lorsque la situation aura muri, après que le train des peurs sera passé.

    Le rêveur pourra alors faire mieux que simplement s’apercevoir ou se deviner.

    Ce train en attente est la promesse de ce qu’il pourra se rencontrer lui-même et vraiment se réaliser dans l’intime identité  de son être, loin des manques, des doutes et des inquiétudes.

    2) Le garage représente la matrice psychique, la voie de garage, le lieu où reste prisonnière la part de l’être qui n’est pas née à la naissance, cette part qui a été "retenue" par la carence d’amour maternel.

    Lorsqu’il est écrit "pas né à la naissance", il faut bien comprendre qu’il s’agit d’une part dissociée de la psyché qui demeure à l’extérieur du processus classique de croissance et qui se développe de son coté à l’écart de toute influence consciente.
    Elle se développe sans murir ( les bandits mexicains immatures ) et parasite l’attitude consciente.

    Il est à noter que les dispositions intellectuelles du sujet ainsi que sa nature personnelle forment un contenant qui circonscrit  les bandits mexicains dans un espace d’où ils ne débordent pas.
    En d’autres termes, si les ressources devenues autonomes dans l’inconscient manquent à la richesse du sujet et à son bonheur personnel, elles ne représentent pour autant pas une nuisance pour lui-même ou pour les autres.

    Pour finir, c’est bien un puits qu’il y a au fond du garage, avec de l’eau, source de vie, et plus précisément ici la représentation du mystère de la féminité porteuse du mystère de la vie.

    C’est le trauma initial qui colore la vision du rêve et en présente une image dégradée en forme de bouche d’égout. 

    La descente dans le puits marque la propension à investiguer et la capacité de le faire.
    Elle est la dynamique qui rejoue la scène de la naissance en vue de la dépasser et de faire enfin naître au monde l'être prisonnier de la matrice. 

    Malheureusement, le mouvement de descendre vers la profondeur induit la remonté de l’eau « sale », c'est à dire troublée par la problématique maternelle.
      
    Sa puissance menaçante contrôle encore et toujours les velléités de liberté et les fixe dans l'espace de leur prison.
    L'eau ne déborde pas, elle ne cherche pas à noyer.

    La problématique maternelle n'est pas mortelle, elle n'est pas constituée d'un désir de mort porté sur l'enfant que le sujet a été, mais il est le butin dont la nature maternelle ne veut pas se séparer; la nature maternelle se contente de possessivité et d'enfermement.

    Ce n'est pas pour autant que sa dangerosité n'est pas redoutable et que son cannibalisme latent n'en est pas avéré.
    Le sujet ne s'y trompe pas.

    Il préfère ne pas s'approcher de cette chatte dont les désirs le garde toujours prisonnier.

    Organisation du Blog

        

     

      

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Voici le rêve d'un homme adulte.

    Des gens bavardent dans la rue d’une ville, il y a des immeubles autour.
    Au sommet de l’un d’entre eux se trouve une grande éolienne blanche, ses pales émergent au-dessus d’une plateforme entourée d’une rampe.
    Ils entendent le bruit d’un avion à hélice, un vieux modèle poussif, lent et bruyant.
    Il semble que le pilote ait du mal avec sa trajectoire, il fonce droit vers l’éolienne qu’il percute.
    Il est éjecté, il bascule par-dessus la rampe et se fait rompre le cou par les pales.
    On voit qu’il porte une robe de moine, le vent la soulève, on voit ses fesses, puis la robe retombe, il ne bouge plus, il est mort.
    Les gens qui ont assisté à la scène sont hilares, tout ça les a bien amusés, ils sont heureux.


    Le rêveur est un homme qui revisite certains épisodes de son passé.
    Si l’analyse lui permet de prendre la mesure des disfonctionnements d’alors, le rêve, lui, apporte la dimension du dépassement et de la remise en ordre de la psyché.

    L’avion représente la volonté et l’intellect excessif de l’homme qu’il était alors.

    Tel que dans le rêve, l’avion est un engin qui demande la mise en œuvre d’une grande complexité mécanique et la consommation de beaucoup d’énergie en vue d’une élévation artificielle poussive et bruyante.

    La robe de moine ainsi que l’histoire personnelle du rêveur nous informent de ce que l’élévation spirituelle et la mystique étaient les enjeux d’alors pour lui.

    Sa spiritualité était artificielle car elle ne tenait que par le raisonnement sans correspondre à la moindre expérience vécue.

    Elle était poussive car elle n’allait pas plus loin que les lieux communs

    Elle était bruyante car il en faisait beaucoup et à défaut de pouvoir se convaincre lui-même, il cherchait à convaincre le monde entier qu’il était un grand sage.

    L’éolienne représente ce qui n’a pas d’autre volonté que de s’adapter aux forces de la nature et d’en tirer toute l’énergie utile à la cité.
    Elle représente l’universel, la pensée qui coopère avec ce qui est en le comprenant et en interagissant.
    Il s’agit d’une spiritualité intégrée qui correspond à une vraie connaissance du milieu.

    L’élévation devient alors cette capacité à tirer son énergie d’un plan invisible.
    Il ne s’agit plus d’une posture de hauteur et de singularisation par rapport aux autres gens, il s’agit de la présence agissante de l’invisible ( du plan spirituel ) dans la vie quotidienne du sujet qu’il met au service de tous. ( la ville, la psyché unifiée )

    Si le rêve dénonce les chimères et décrit la mort d’un vieux système de pensée qui violentait la nature, il marque aussi un passage.

    Ce n’est pas n’ importe où que l’ancien système s’achève, c’est sur l’éolienne.
    C’est un acte rituel d’allégeance.
    L’ancien système reconnaît que c’est par le nouveau qu’il n’est plus et que les fausses valeurs qu’il véhiculait ne viendront plus jamais parasiter l’harmonie de l’universel.

    Il en est ainsi car elles ont été sacrifiée sans regret ( La foule rit et est heureuse ).

    Il arrive toujours un moment, dans une analyse, ou l’analysant est entre deux eaux.

    Il a parfaitement conscience de ce qui est en train de naître en lui, mais les vieux schémas forgées par le trauma ne se laissent pas éliminer facilement, ils demeurent lancinants et perturbants.

    Le sujet sait parfaitement vers quoi se tourner, mais il y a encore un blocage en lui.
    Ce blocage est la manière dont l’inconscient s’est constellé après des années de formatage par le trauma.
    Ce dernier cherche toujours à contrarier les métamorphoses, à maintenir son influence et même, pourquoi pas à redéployer sa puissance si l’occasion se présente.

    Vient alors ce type de rêve ou la vieille volonté égoïste, cette part aliénée de la psyché n’a plus la force d’évoluer en solo.
    Elle est alors piteusement ramenée à son point de départ, comme un élastique qui se détend, et les faux semblants dont elle se parait se révèlent pour ce qu’ils sont.

    Le rêve réordonnance le ciel psychique, il remet en phase conscient et inconscient.
    C’est la fin des blocages et des agitations stériles.

    A la base, le rêveur avait raison, intrinsèquement, il est un homme de qualité.
    Son histoire a toutefois fait qu’il a eu besoin d’un moi très fort pour s’extirper de certaines situations et que par la suite, ce moi puissant lui a joué des tours.

     Organisation du Blog


    votre commentaire
  •  

    Le rêveur est un homme adulte en entretiens depuis deux ans.
    C’est un homme qui a été violé pendant des années par son beau-père alors qu’il était enfant et cela a duré jusqu’à sa préadolescence.
    Son beau-père le conviait à venir se coucher près de lui, sous des tas de prétextes ( siestes, repos….), puis déplaçait lentement sa main sur la cuisse du garçon qu’il était.
    La main s’immobilisait ainsi pendant quelques secondes, puis commençait alors l’emprise sexuelle.

    Cette personne eut un jour ce rêve.
     
     J'étais couché dans un lit et vous, (moi, son thérapeute) étiez couché à côté de moi.
     Vous souleviez votre main et la déplaciez lentement jusqu’à ma cuisse.
     Vous la laissiez déposée là, pendant un moment, puis la retiriez et la rameniez à vous.
    Il ne se passait absolument rien d’autre que ça.
    Le rêveur en ressentait une puissante libération cathartique.

    C’est ce que l’on appelle un transfert réussit.

    La main baladeuse en prémices à l’agression sexuelle était l’image que le rêveur avait associée au trauma, elle était ce qui hantait sa psyché et l’aliénait à sa souffrance.
    Ce geste était le début de l’agression, le signe par lequel il savait qu’elle allait se produire,c'était la "main mise" qui le paralysait et le tenait soumis.
    C’était une image à évacuer absolument car elle était le véhicule à partir duquel le trauma lançait ses injonctions anxiogènes.

    Il a fait face à cette main qui se posait sur lui et il a constaté que ce geste était devenu neutre, qu’il n’y avait plus ni souffrance ni aliénation qui y restait associée.

    A l’issue du travail thérapeutique, le trauma a été expurgé et l’homme a reconnu que le trauma avait été expurgé.

    Il est à noter que le violeur est aujourd’hui décédé et qu’il l’était déjà au moment où la personne est entrée en thérapie.

    Lorsque en son temps il avait été demandé au rêveur pourquoi il n’avait pas déposé plainte ou pourquoi il n’avait pas entamé plus tôt un travail thérapeutique, la réponse a été le même : La peur.

    Organisation du Blog

     

     

     


    votre commentaire
  • Un rêve:

    Il y a moi et une avocate qui a l’air de mauvaise qualité pour s’occuper d’un enfant qui a l’air blessé et qui a possiblement été attaqué par des loups.
    Je la laisse diriger les opérations car elle est avocate, mais je n’aime pas du tout la manière dont elle s’y prend. Elle a dû elle aussi être attaquée par des loups, jadis, mais elle ne pense qu’à ça. Elle fait semblant de s’activer pour sauver ou protéger l’enfant, mais en fait elle ne veut que se servir de lui comme  pièce à conviction pour prouver qu’elle a été attaquée par des loups et pour demander des compensations.
    L’enfant et moi entrons dans la voiture, c’est elle qui conduit.
    Elle conduit très mal, zigzague et heurte une grosse structure métallique en aluminium qui était au bord de la route.
     

     

    Cela se passe devant des policiers. 

    Il y a comme un jeu de chaises musicales qui fait que c’est moi qui ouvre la portière côté conducteur et il apparaît aux policiers que c’est moi qui conduisais, alors que bien entendu ce n’était pas moi. 

    Je résiste à l’envie de dire aux policiers qui sont sympas que c’est l’avocate qui conduisait, une avocate dont je m’aperçois qu’elle ressemble de plus en plus à M... 

    La porte arrière s’ouvre et nous constatons que l’enfant est blessé. Il est noir. Il n’a pas été blessé dans l’accident, c’était d’avant. Il saignait du thorax, comme s’il avait reçu un coup de couteau. 

    Je dis qu’il faut appeler les pompiers et les policiers se proposent de le faire. 

    L’avocate s’y oppose et juge plus important d’aller au lieu où elle voulait aller pour obtenir des compensations pour elle et elle estime que pour ça, elle a besoin de l’enfant. 

    Un peu plus tard, un autre rêve  

    Je dors dans la cabine de mon fourgon, j’entends du bruit, je me réveille, je vois M... attaquer F... avec un couteau, il a 8 ans.
    Je me rendors ébranlé, mais je me rendors.
     

    Un peu plus tard, un autre rêve  

    Je vois un homme moustachu coiffé d’un casque de moto ( C’est Flanders de la BD les Simpsons ) sur lequel se trouve en lettres vertes le nom d’une piscine récréative, genre Aquabloulevard, qui ouvre les portes d’un local où était enfermé F... pour le faire aller vers cette piscine.
    Il y a un jardin avec du gazon pour accéder à cette piscine et des femmes matures nues et fortes s’y promènent, l’une d’entre elles est Martine Aubry, je sais que M... y est aussi, mais qu’on ne la voit pas, des murs la cachent.
    J’assiste à la scène, j’entends une voix off qui dit : ce sont des ten lovers.
     

      

    Les trois rêves se succèdent dans la même nuit, et bien entendu, ils sont liés. Il ne s'agit probablement que du même rêve qui a été entrecoupé par des pics d'émotion entrainant des micro réveils. 

     

     Il y a trois personnages impliquées qui sont : 

    - Le rêveur que nous appellerons P… (comme père ),  

    - L’avocate, que nous appellerons M… (comme mère )  

    - L’enfant que nous appellerons F…(comme fils ). 

    Les autres présences n’étant que des avatars représentant les uns ou les autres de ces trois personnages sous des aspects singuliers. 

    Il s’agit d’un rêve remarquable dans la mesure où il revient sur une situation vieille d’environ 15 ans. 

    Dans le rêve F… a 8 ans alors qu’il en a aujourd’hui 23. 

    Il s’agissait à l’époque d’une situation d’apparence assez classique avec un couple qui se sépare et un enfant qui devient un enjeu.  

    Le thème revient avec force car la psyché estime deux choses : 

    1) Elle estime qu’à l’époque un élément primordial est passé inaperçu.
    2) Elle estime que les protagonistes ont suffisamment évolué pour que cet élément puisse être maintenant considéré et traité.  
     

      

    Pour bien comprendre ce rêve il y a quelque clés à saisir au niveau de l’expression de l’inconscient. 

    La mère de F… est représentée sous la forme d’une avocate, et ceci est justifié à plusieurs titres :
    Tout au long de l’enfance, dans des conditions nominales, une mère est le cœur du
    foyer. 

    Elle porte la voix de l’enfant, elle fait valoir ses droits face au monde, elle le défend et le protège. 

    Elle détient la loi de l’amour, et cette vérité naturelle prend corps dans la société au travers des textes législatifs de protection de la mère et de l’enfant. 

    Il en est ainsi, non pas parce que l’enfant n’est pas vu comme un individu à part entière et qu’il n’est considéré que comme une simple extension de la personnalité maternelle ;
    Il en est ainsi parce qu’il est un individu vulnérable qui n’a pas encore acquis les moyens de son indépendance et que le meilleur moyen de l’y conduire est de le placer, en attendant, sous la responsabilité maternelle.
     

      

    Le rêve nous dit qu’il s’agit ici d’un avocat de mauvaise qualité. 


    Comprenons bien : il ne nous parle pas d’un avocat malhabile qui voudrait bien faire mais qui n'y réussit pas, ce qui après tout serait excusable, personne n'étant parfait
     ;  

    Non, il nous parle d’un avocat de mauvaise qualité, d’un avocat qui simule, d’un avocat qui trahit sa fonction.  

    En quelle espèce cette avocate « de mauvaise qualité » trahit-elle sa fonction ?
    Et bien, le rêve nous dit qu’elle ne fait que semblant d’œuvrer pour l’enfant, il nous dit même qu’elle l’utilise.
     

    C’est à dire que sous couvert de parler et d’agir pour lui, elle parle et agit pour elle, mais elle ne fait pas que ça, il y a quelque chose de plus grave. 

      

    Ce qui est plus précisément en jeu ici, c’est que derrière le terme « parole » se cache une valeur plus complexe que ce simple mot. 

    Il convient en effet d’y accorder un sens plus élevé et de bien comprendre que par «la parole de l’enfant » on entend « la vie de l’enfant » et plus généralement tout ce qui a trait à l’expression de cette vie.
    Ce point est primordial car si la parole de l'enfant représente la vie et son contenu, écarter la parole de l'enfant équivaut à nier la vie de son fils.   
      

    Que fait cette avocate ? 

    D’abord, elle écarte la parole de l’enfant,  puis elle grime sa parole à elle des attributs de celle de l'enfant, et enfin elle s’impose socialement comme une figure dont le statut fait force de loi.
    En d'autres termes, elle ne se contente pas de prendre la place de son fils, elle le fait aussi passer à la trappe sans que personne ne puisse trouver à y redire puisqu'elle pare son agression de tous les codes que la société reconnaît comme étant des gestes protecteurs et aimants !
     

      

    Pour autant, en usurpant sa parole, elle l’absorbe et lui reprend psychiquement la vie qu’elle lui a donné biologiquement. 

      

    En soi, le fait que M… cherche a exprimer sa propre souffrance n’est pas anormal. Bien au contraire, il est salutaire autant de l’exprimer que de la faire reconnaître, et on le sait : M…, en son temps, a été attaquée par des loups. 

    Autrement dit, à une époque pas si lointaine que ça, M… a été terrorisée, battue et peut être pire que cela par son beau-père.
    C’est ce que le fait d’être attaqué par des loups représente : le fait d’avoir été attaqué par un être humain qui pour le coup n’était pas vraiment humain. (*)
     

    Les loups représentent un désir de mort qui habite le psychisme de certaines personnes et qui se déchaîne contre d’autres personnes. 

    Le viol, l’inceste, sont des désirs de mort portés par le violeur qui se réalisent via la sexualité et qui se cachent derrière elle. 

    La maltraitance, elle, est un désir de mort porté par le maltraitant qui se réalise via de multiples formes de violences, d’insultes ou de privations et qui se cache derrière elles. 

    On retient le viol ou la maltraitance, mais ce ne sont que des paravents. 

    Derrière ces paravents, il y a des crimes. 

    Non pas des crimes sexuels ou des crimes de misère sociale, non, ce sont des crimes tout court, des actes porteurs de mort.  

    Lorsqu’on les écoute, les mots que les victimes associent aux agressions et autres abandons, ils parlent de part de soi tuée, volée, ils parlent de peur permanente, de confusion, de désorientation, de perte de repère, du sentiment de n’être plus rien……… 

    De fait, l’agresseur arrache une part de l’être, une part de la vie de sa victime pour s’en repaître et la posséder. 

    C’est pour cela  qu’il apparaît sous l’aspect du prédateur nocturne le plus emblématique : Le loup !    

    Alors: 

     oui, M… a été attaquée par des loups, 

     oui, elle a le droit de demander justice, 

     oui, elle a le droit de demander des compensations……. 

      

    Mais pas en devenant un loup elle même envers son fils ! 

       

       

       

    La suite de l'interprétation de ce rêve est à venir............ 

      

      

     

     

     


    votre commentaire
  • Je suis dans une pièce avec mon compagnon, cela pourrait être une chambre, plutôt en désordre.  

    Nous sommes inquiets et pressentons que quelque chose de déplaisant va se produire. 

    Cela se produit, une tornade pénètre dans la pièce et chamboule tout, mais surtout cherche à fermer la porte et à nous enfermer.
    Je sais que cette tornade, c'est une personne, mais elle est invisible. 

    Nous nous défendons, nous lançons des objets contre la tornade, mais surtout nous mettons des objets ( un panier, des chaussures.....) pour empêcher que la porte ne se referme et ne nous enferme. 

    Cela réussit, nous pouvons nous enfuir et retournons dans une chambre assez semblable à celle que nous venons de quitter, mais c'est chez nous et on y est tranquille. 

    Mon compagnon et moi-même décidons d'y retourner et de nous confronter à cette personne, quelque soit sa forme. 

    Nous entrons dans la pièce et la personne-tornade entre. Cette fois c'est un homme, il nous parle et dit qu'il va nous enfermer, mais nous n'avons pas peur, nous sommes prêts.
    La porte se ferme, mais c'était attendu.
    Nous regardons autour de nous, trois des murs sont en verre, on y voit clairement au travers et je sens des courants d'air. 

    Je m'aperçois que ce n'est pas hermétique, qu'il y a des passages par où l'air s'engouffre et lorsque je touche le verre des murs, il se casse immédiatement.
    Je constate que si je ramasse les morceaux de verre je parviens aisément à reconstituer le mur. 

    Mon compagnon me dit alors qu'il souhaiterait créer son entreprise et que pour ça il a besoin d'emprunter de l'argent.
    Il pense que le type qui cherchait à nous enfermer pourrait nous en prêter. 

    A ce moment là, la l'homme-tornade entre, il est dédoublé, il est un homme sympa et un homme inquiétant. 

    Je les engueule par rapport à tout ce qu'ils ont fait mais mon compagnon me dit de calmer le jeu et de ne pas les braquer, et je suis son conseil. 

    Mon compagnon explique son projet d'entreprise et déclare qu'il a besoin de 15 000€. 

    Le double "gentil" dit ok, pas de problème, il sort son chéquier et fait un chèque de 15 000€ qu'il donne à mon compagnon.


      

    La personne qui rêve est déjà en analyse depuis plusieurs mois.
     
     

    Le lieu où se passe l’action est ambivalent. 

    Il est un refuge où elle se sent « chez elle », tranquille avec son compagnon mais il est aussi un champ de bataille où s’opère la confrontation aux effets du trauma. 

      

    Le refuge est la part d’elle-même que la thérapie a déjà réconciliée et réunifiée. Elle y est en paix avec son homme intérieur, et au-delà d’être en paix leur collaboration est visiblement dynamique.  

      

    Une des demandes de la rêveuse, lors de nos premières entrevues, était de trouver des réponses à ses angoisses envahissantes d’origine inconnue. 

      

    La tornade est justement une expression typique de cette sensation d’être exposé à un phénomène destructeur sans avoir la conscience de ce qu’il est.
    De plus, savoir être menacé sans pouvoir nommer cette menace aggrave l’anxiété.
     

      

    Le fait même de vouloir consulter marque la volonté de réagir, de ne plus rester prisonnière de l’inertie induite par les angoisses. 

    Cette combativité se manifeste dans le rêve par la défense très agressive contre la tornade, les jets de chaussures contrent l’avancée de la violence et le panier s’oppose à ses buts. 

      

    ( Dans tous les cas, la violence n’est jamais qu’un moyen, le but est la destruction ) 

      

    Il est à noter que les chaussures et le panier marquent la collaboration de deux principes complémentaires. 

    Les chaussures sont ce qui nous relie au sol ( les pieds sur terre ) et symbolisent ici la raison. Elles sont aussi ce par quoi on avance et marquent ici la volonté en action et plus généralement, la masculinité. 

    Le panier, par sa forme creuse représente le principe féminin. 

    D'un coté, le principe actif en la rêveuse ( l’animus ) inspire la force et la volonté de combattre; quand au principe féminin, il détecte intuitivement où il doit intervenir pour contrarier le but. 

      

    Pour autant, la rêveuse ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. 

    Elle a pris goût à la lutte, sa science du combat s’étoffe, elle a accumulé de la confiance en elle. Elle sait se replier pour reprendre des forces, elle fait de la stratégie, les reculs momentanés ne sont plus vécus comme des défaites. 

      

    Dès lors que la rêveuse n’est plus dans la fuite, l'origine du phénomène se dévoile. 

    En l’occurrence, il s’agit de son animus malade qui se montre tel qu'il est. 


    A un moment de l’historique familial, la lignée féminine a été victime d’une violence masculine quelconque.
    La réponse et la compensation de cette violence n’a pas alors été portée contre l’agresseur en tant qu’individu mais contre l’homme en tant que genre.
     

    Le masculin étant alors vu comme maléfique, hostile et dangereux. 

    Celui-ci, pour autant, est une composante naturelle du psychisme féminin et y apparaît forcément, avec les troubles qui en découlent.

      

    D'une manière générale, c'est prioritairement l'historique et les évènements personnels qui sont considérés, mais à ce stade il n'est apparu aucune violence objective directe ou indirecte, c'est pour cette raison que l'hypothèse transgénérationnelle est évoquée.

      

     

    Le travail de conscience et d’identification des problèmes amène des améliorations : 

    La tornade est dévoilée et désormais personnifiée en homme dangereux ; 

    Les chaussures ont été intégrées, ce supplément de raison et de volonté ont désormais rejoint la partie guérie et font augmenter sa force et son influence; 

    Le panier est lui intégré sous forme de confiance en soi. 

      

    La rêveuse ne craint plus l’homme-tornade, il a perdu de sa toute-puissance et de son pouvoir anxiogène, elle sait qu’il a des failles et accepte le défi de l’enfermement pour mieux le démonter de l’intérieur. 

      

    Il y a des failles, des courant d’air et elle voit au travers des stratagèmes de la mécanique mal traitante. 

      

    Elle peut briser comme reconstruire les murs de verre, c'est-à-dire que tout dépend d’elle, c’est elle qui a le pouvoir d’échapper à l’enfermement ou de participer à le reconstruire, selon ses choix et selon les orientations de son attitude intérieure. 

      

    A ce moment du rêve, l'inspiration vient de l’homme intérieur.

    Il veut créer son entreprise. 

    En d’autres termes, il veut devenir autonome, en d’autres termes encore, il veut sortir de l’aliénation et de la soumission au trauma et réaliser son potentiel personnel, mais pour cela, il a besoin de force vitale ( 15 000€ ). 

      

    Le fait que la rêveuse reproche à son compagnon de « négocier » marque un comportement anxiogène résiduel, mais qui ne résiste pas à la dynamique  

      

    La force vitale, les 15 000€, sont à prendre là où ils sont retenus prisonniers. 

      

    En réponse à la démarche volontaire de la rêveuse, une part de l’animus malade est métamorphosée par la conscience.

    Cette part vient rejoindre avec sa force vitale de 15 000€ les forces grandissantes de la rêveuse. 

      

    Ce rêve conclus à une nouvelle étape de réduction du trauma et à un encouragement à la rêveuse de poursuivre sur cette voie. 

      

    G.B 

          


    votre commentaire
  • Je suis couchée par terre, en position du foetus dans un magasin vide, qui est supposé être un magasin de vêtements et ma fonction est d'être vendeuse, mais uniquement si les gens qui y rentrent me prennent pour elle.
    Je suis très peu vêtue (juste un string).
    Un couple entre, l'homme pose sur moi un regard intéressé, voire lubrique. Je me lève et procède à mes conseils de vente auprès de la cliente.
     

     

    Je pense que ces deux-là sont mes parents.
    Au fur et à mesure de la vente, les rayons se remplissent, et je profite de l'occasion pour saisir quelques habits pour m'en vêtir.
    Je sors ensuite du magasin avec à la main les sacs de mon shopping, et au bout de la rue, devant le porche d'un petit immeuble, je rencontre un homme assez bien habillé que je connais et qui est en discussion avec un autre qui, lui, semble être un manuel, un maçon ou quelque chose comme ça
    Il y a un jeu de séduction entre l'homme bien habillé et moi, mais je perçois ses pensées, et celles-ci sont assez peu flatteuses, voire très critiques à mon encontre. Je perçois aussi le contenu de sa discussion avec le maçon. Ce dernier contredit l'homme que je connais. Il lui dit qu'il n'a pas l'air de s'en rendre compte mais qu'elle a beaucoup de qualités (en parlant de moi).
    Il y a un détail qui me fascine et me dégoûte un peu, c'est que l'homme que je connais est affublé au niveau de la cheville d'une sorte d'excroissance de chair qui a la forme d'une roue dentelée, comme le rouage d'un mécanisme d'horlogerie, et cette excroissance molle pend à la manière d'une crête de coq. 
    Je me retrouve ensuite dans ce qui pourrait être une caravane, longue et très peu meublée, dans laquelle je retrouve les deux hommes, avec toujours le même petit jeu de séduction avec celui que je connais alors qu'il a toujours à mon encontre des pensées péjoratives et que l'autre le contredit toujours en exprimant du bien de moi.
    Soudain, ma mère frappe à la porte, je lui ouvre, elle entre, avec des manières inquisitrices, et je comprends très bien qu'elle est venue pour espionner.
    Soudain, ma mère prend les traits de mon mari, celui-ci a l'air triste, il a les cheveux courts, je le cajole à cause de son air triste.
    Celle-ci (toujours sous les traits de mon mari) semble regretter ses dispositions commandées par la jalousie et déclare les avoir eu malgré son amour pour moi.
      

    Il s'agit d'un rêve qui est survenu alors qu'une longue série d'entretiens s'était déjà déroulée.
    L'évocation de l'
    historique familial avait été difficile tant il était encombré de non-dits, de tabous et de souvenirs douloureux.
    Le père de la rêveuse était resté
    enfermé dans une représentation stéréotypée de ce que doit être l'homme fort de la maison.
    Sa mère avait été sévère et avait eu la main leste.
    Elle (la mère) était une personne déçue par sa vie sentimentale. Elle souffrait d'un désir de mondanité jamais réalisé et se sentait prisonnière du milieu ouvrier où elle évoluait.
    La rêveuse commençait à entrevoir la nature de certains enjeux et s'apercevait de leurs l'enchevêtrements. 
    Ce grand rêve apparaît à un moment charnière de la thérapie.
     

     Nous commencerons le commentaire en partant de ces deux hommes, dont l'un est bien habillé et pense du mal de la rêveuse, tandis que l'autre, de plus modeste apparence, en dit du bien.
    Ces deux personnages n'en représentent qu'un, à savoir le père de la rêveuse, mais ils le figurent sous deux aspects différents.
     

    Sous son aspect d'humble bâtisseur au verbe valorisant (maçon), il représente la partie saine du père, celle qui est fondamentalement restée ancrée dans l'amour paternel, dans la parole affectueuse et dans un rôle protecteur. 

    Sous sont aspect de séducteur méprisant, on est au contraire dans la représentation de la partie affectée de sa personnalité, celle qui critique et dont la parole éloigne et détruit. 

    On observe que cet élégant méprisant est atteint d'une étrange infirmité, une infirmité écoeurante, nous dit la rêveuse.
    Cette infirmité est au niveau de la cheville, elle est faite de chair molle, elle ressemble à un mécanisme d'horlogerie.
     

    D'une part, la cheville est l'endroit par lequel les forçats sont enchaînés, cet endroit marque l'emprisonnement ; 
    D'autre part, nous gardons en tête les éléments " chair " et " mécanisme d'horlogerie ", ainsi que le regard lubrique et le dégoût, et nous disons : La partie affectée de la personnalité est prisonnière de la chair (prisonnière de son désir de chair), une chair qui est la sienne (chair de sa chair) et dont le mécanisme traverse les générations( mécanisme d'horlogerie).
     

    En d'autre terme, le père de la rêveuse a une tendance incestueuse.
    Sa fille en éprouve du dégoût (état naturel) et de la fascination (aliénation). Se libérer de cette aliénation est un des enjeux du rêve et de la thérapie.
     

    Il est à noter que dans ce cas d'espèce, il n'y a pas eu d'acte avéré, ni de mots impliquant ni même de tentative d'abus ; on doit plutôt parler de situations faites d'ambiances lourdes et d'émotions sexuellement chargées qui ont néanmoins marqué et embarrassé l'enfant qu'était la rêveuse de la même manière qu'auraient pu le faire des actes incestueux.
    Il est probable que l'hypertrophie de la cheville n'est restée chair molle que par l'assistance de l'humble maçon. Sans cette humanité encore présente chez le père, la mécanique aurait pris le pas et il y aurait eu passage à l'acte.
     

    Les paroles dévalorisantes du personnage élégant ont double fonction:
    La première fonction est de masquer le désir en brouillant les pistes.
    En effet, les désirs louches et autres maltraitances ne peuvent pas s'étaler au grand jour, elles ont besoin de paravents pour pouvoir prospérer.
    Une fois que le message "Je la critique, donc je ne l'aime pas" a été lancé avec toute la distance qu'il place entre le critique et la critiquée, il apporte suffisamment de confusion pour que personne ne puisse détecter le désir qui est pourtant l'élément principal à considérer.
    Nous sommes ici dans l'aspect séduction et confusion.

    La deuxième fonction de la critique est de porter toute la violence.
    C'est la partie qui se cache derrière les paravents et que personne ne voit.  Cette partie échappe même parfois à la conscience des victimes selon leur âge au moment des faits ou bien selon le degré de confusion que l'agresseur a su faire régner. 
    Par cette critique, le maltraitant justifie autant son attitude auprès de l'entourage que de la victime elle-même.
    Sa position de père confère un pouvoir de conviction particulier à ses paroles, celles-ci s'infiltrent facilement dans la psyché de l'enfant et s'y installent comme des vérités premières irréfutables.
    Cette critique a induit culpabilité et dévalorisation de soi chez la victime avec toutes les conséquences que cela pouvait entraîner:
    - Scolarité difficile ( La personne qui rêve ne se "voyait" pas réussir )
    - Fragilité et vulnérabilité ( Elle acceptait sans se défendre les attaques des autres élèves )
    - Sexualité précoce et déstructurante ( Elle a eu son premier rapport sexuel à 14 ans )
    Cette sexualité précoce montre à quel point la petite fille avait été formatée en ce sens, et si le père n'est pas passé à l'acte, les prédateurs de l'entourage s'en sont chargés.
     

     Revenons maintenant sur le début du rêve, là où elle se trouve couchée en position du fœtus, quasiment nue à l'intérieur d'une boutique vide. Ce segment du rêve revient sur les conditions de sa naissance.

    Elle est en position du foetus, mais elle est adulte, la boutique est vide et les personnes qui entrent veulent être servies.
    Les règles du jeu sont claires:
     

    Ce bébé n'a pas droit à l'enfance, il n'a droit à rien du tout, on ne lui apporte rien.....bien au contraire, son monde est investi par des parents prédateurs.
    La boutique représente l'intériorité de la rêveuse, elle est cette partie de l'être qui se construit par l'amour et la chaleur.........Mais elle est vide.
    Encore pire, l'accès aux vètements, c'est à dire à la protection du foyer, ne se fait que si elle donne d'abord.
    Il faut qu'elle serve pour être acceptée.
    Son droit de vivre dans la famille n'est concédé que lorsqu'elle se soumet aux demandes et se met au service du clan.
     

    Le rêve nous dit ensuite qu'elle a saisi quelques vêtements et qu'elle est sortie.
    Ce point est clair, dans les faits, dès qu'elle a pu et alors qu'elle était encore très jeune, elle a quitté le domicile des parents pour ne jamais y revenir, même si aujourd'hui elle garde encore des contacts avec eux. 
     

     L'épisode de la caravane se passe plus tard dans le temps, puisqu'elle s'y voit mariée, ce qui est le cas maintenant. 

    La fuite était une réaction instinctive irréfléchie, pour se sauver, mais si s'enfuir permet de se sauver, cela n'est pas suffisant pour dépasser les traumas.
    L'inconscient renvoie encore la rêveuse à cette part d'elle-même qu'elle traine derrière elle ( la caravane ) et à ce complexe qui est resté au même stade puisqu'à l'intérieur de la caravane la scène qui se joue est la même que celle du début du rêve.
     

    La mère de la rêveuse entre dans la caravane avec la même avidité que ce qu'elle était entrée dans la boutique par le passé, mais la jeune femme d'alors n'est plus ni seule, ni sans défense, ni sans chaleur, elle a un mari.
    Ce mari est un rempart contre la maltraitance des parents et ce rempart met fin à sa vulnérabilité.
    Dans ce cas particulier, dès lors que la maltraitance de la mère ne peut plus atteindre sa victime, elle abandonne très vite et disparaît.
    La mère de la rêveuse revient alors à sa position naturelle.
    Le mari, dans le rêve, prête son image, car pour la rêveuse, sa mère est encore une inconnue, elle ne l'a encore jamais vue telle qu'elle est, elle ne connait pas son vrai visage. La substitution du visage de la mère par une figure consensuelle, connue et appréciée des deux parties rend la relation et l'échange possible entre les deux femmes.
    Il est probablement trop tard pour retrouver une dimension de tendresse maternante, mais il est encore temps pour une opération vérité où il apparait que l'amour a suivi des voies souterraines et cachées mais n'a finalement jamais été rompu. 


      

     

                                                        G.B



     


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique